Améliorer les politiques et la profession
En plus d’avoir pour but de faire progresser la qualité des services rendus à la population, la recherche en travail social sert à améliorer les conditions de travail des acteurs sur le terrain. Pour Josée Grenier, professeure au campus de Saint-Jérôme du Département de travail social à l’Université du Québec en Outaouais, cela donne l’occasion aux chercheurs d’influencer les politiques publiques. « Ça ne veut pas dire qu’on est toujours entendus et que c’est appliqué à la lettre. Mais ça permet, à certains moments, de faire réfléchir ou d’orienter les décisions du gouvernement », croit-elle.
Ses travaux se penchent actuellement sur la réalité du réseau de la santé et des services sociaux cinq ans après la réforme Barrette. « Ce qui ressort est la lourdeur de la reddition de comptes. On fait de plus en plus de tâches administratives. On est de moins en moins près des gens. C’est le grand enjeu », résume-t-elle. Ses recherches ont aussi mis en lumière le déséquilibre entre les investissements en santé et ceux en services sociaux. « Il y a un manque de services criant, flagrant pour la population. On est dans une gestion du haut vers le bas. C’est désuet. Il faut faire autrement », estime-t-elle.
Mme Grenier plaide pour une meilleure reconnaissance de l’apport des travailleurs sociaux. « On parle souvent uniquement du réseau de la santé et, ça, c’est une grave erreur. Le gouvernement devrait être un peu plus transparent sur le financement accordé aux services sociaux au Québec. On serait sûrement surpris de voir les chiffres. On a beau sauver les gens, mais, après, ils ont besoin d’aide et de services pour maintenir leur autonomie. »