Des partenariats pour faire rayonner la recherche en français
Si l’Université Laval a conclu des centaines d’ententes avec d’autres universités partout dans le monde, cinq de ses six partenaires privilégiés sont des universités francophones.
Une délégation de l’Université Laval, dont fait partie la rectrice, Sophie D’Amours, est en ce moment en mission à Nice et à Bordeaux pour cimenter deux partenariats de longue date. « L’Université Laval a plus de 850 ententes-cadres avec différentes universités dans le monde, mais un grand nombre ne génère pas nécessairement beaucoup de collaborations », explique François Gélineau, vice-recteur aux affaires internationales et au développement durable et responsable de l’EDI et de la philanthropie. À travers les années, l’Université a renforcé des partenariats et des relations stratégiques privilégiés avec six universités en particulier, la majorité francophones (trois françaises, une suisse, une belge et une brésilienne).
Il y a une quinzaine d’années, l’Université Laval a notamment développé une relation stratégique avec l’Université de Bordeaux. « Les chercheurs sont autonomes dans leur recherche, ils établissent des collaborations à l’international sur une base individuelle, mais nous voulions offrir un cadre [pour] développer des relations », précise M. Gélineau. La première alliance stratégique a été ainsi signée en 2007, un partenariat qui a permis une multitude de projets et d’ententes. « Les deux universités se sont assises ensemble et se sont dit : pourquoi on n’essaie pas d’inviter nos chercheurs et nos étudiants à intensifier leurs collaborations ? » raconte-t-il. L’expérience fut tellement concluante qu’elle fut intégrée et étendue à la stratégie d’internationalisation de l’Université Laval.
La délégation de l’Université Laval sera à Bordeaux du 18 au 20 mars. La mission permettra de faire le point sur les nombreux projets de recherche et de formation dans plusieurs domaines, notamment l’optique et la photonique, les neurosciences, la nutrition, le droit et les forêts. « Depuis la dernière mission, il y a eu un changement d’équipe de direction. Le but est de faire le point sur les orientations respectives de nos établissements, sur l’état d’avancement des projets en cours entre nos équipes de chercheurs et d’explorer les avenues pour de nouveaux développements pour continuer à nourrir le partenariat », souligne M. Gélineau.
La mission s’est également arrêtée à l’Université Côte d’Azur les 14 et 15 mars afin de renforcer le partenariat privilégié qui unit les deux universités depuis 2017. La délégation a pu visiter l’Institut méditerranéen du risque, de l’environnement et du développement durable, qui s’intéresse aux changements climatiques et à la gestion des catastrophes naturelles. « C’est une occasion d’échanger ; on amène avec nous des chercheurs qui collaborent déjà et d’autres qui souhaitent développer des liens », remarque M. Gélineau. À Bordeaux, la délégation pourra visiter l’Institut des transitions ; « ça fait partie des éléments qu’on souhaite explorer », ajoute M. Gélineau.
Des initiatives structurantes
Cette collaboration permet d’accompagner les étudiants et les chercheurs dans le développement de relations et de « mettre à profit les grandes initiatives structurantes sur le campus », note M. Gélineau. Sentinelle Nord est par exemple un vecteur d’internationalisation qui touche entre autres à l’océanographie. L’intelligence artificielle donne par ailleurs lieu à plusieurs collaborations, notamment par l’entremise de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique, basé à l’Université Laval, et de son miroir à l’Université Côte d’Azur, l’Observatoire des impacts technologiques, économiques et sociétaux de l’Intelligence artificielle.
Ces alliances ont conduit à la mise sur pied d’équipes internationales de recherche et de réseau de collaboration regroupant des chercheurs sur les deux continents, à la mobilisation d’étudiants (sessions et stages de formation à l’étranger), à des cotutelles de doctorats, à la mise sur pied de programmes codiplômants, mais aussi à l’échange de bonnes pratiques en gouvernance universitaire.
Valoriser les échanges internationaux
Ces partenariats privilégiés jouent un rôle dans le contexte de la reconfiguration du milieu universitaire européen, qui consolide les liens dans l’espace européen autant pour la mobilité des chercheurs que des étudiants. « Nos partenaires stratégiques sont une porte d’entrée vers les universités européennes », affirme M. Gélineau.
Ces associations de l’Université Laval démontrent aussi une affinité avec les établissements francophones. La première université francophone des Amériques a ainsi à coeur de mettre en valeur les collaborations en français et les chercheurs avec les collègues français à travers la francophonie. « C’est un effort de qualité plutôt que de quantité. Notre objectif n’est pas de multiplier les partenariats, mais bien d’établir des relations de qualité », conclut M. Gélineau.
« Nos partenaires stratégiques sont une porte d’entrée vers les universités européennes »