La Francophonie est une chance !
La langue française est devenue, au fil du temps, la langue de l’universel
La France accueillera en octobre prochain le Sommet de la Francophonie, une première depuis 1991. La Journée internationale de la Francophonie m’offre, ce 20 mars, l’occasion de rappeler une évidence : la Francophonie est une chance pour la France et une chance pour les pays francophones.
Elle est d’abord un espace au sein duquel la langue française constitue un formidable atout pour les échanges culturels, artistiques ou scientifiques majeurs. Mais la réalité des projets qu’elle favorise doit devenir plus visible encore. Des scientifiques, comme le chimiste Moungi Bawendi ou la biologiste Margaret Buckingham, des artistes, tels Delphine Diallo, Angélique Kidjo ou Adama Diop, peuvent être les voix de ces dialogues interpays.
En matière économique, l’espace francophone produit 16 % du PIB mondial et affiche une croissance de 7 %. Cela sera bien plus demain, car les marchés francophones sont en pleine croissance démographique et en pleine expansion économique. Le ministre chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité que je suis encourage vivement les entreprises françaises qui souhaiteraient se lancer ou se renforcer à l’export à considérer l’absence de barrière linguistique comme un moyen d’investir ces marchés. Pouvoir exporter, contracter, travailler, négocier en français, c’est une chance que toutes nos petites ou moyennes entreprises et entreprises de taille intermédiaire doivent saisir, de même que nos start-up, notamment dans les secteurs les plus innovants, comme l’intelligence artificielle.
Parler français peut être une source non seulement d’opportunités, mais aussi de fierté : la marque d’une force, d’une différence, d’une capacité à cultiver la diversité linguistique dans le monde d’aujourd’hui. Des pionnières de l’entrepreneuriat francophone, comme Nelly Chatue-Diop, présidente d’Ejara, ou Florence Bassono, fondatrice de Faso Attiéké, en sont de véritables exemples.
Le XIXe Sommet de la Francophonie, en octobre prochain, sera l’occasion de réaffirmer pour la France et ses 87 partenaires au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) l’ambition portée pour la langue que nous partageons.
Un enjeu de taille
Promouvoir la langue française est d’abord un enjeu de taille pour la France. Notre pays s’est doté en 2018 d’une stratégie internationale pour la langue française et le plurilinguisme, présentée par le président de la République, avec trois priorités : apprendre en français, communiquer en français et créer en français. Cette stratégie se déploie en France, mais aussi dans le monde, à travers notre réseau d’enseignement français à l’étranger, fort de 580 établissements, mais aussi nos Instituts français et nos Alliances françaises. Ce réseau éducatif et culturel, le plus dense au monde, est le terreau de nombreux projets de coopération culturelle, universitaire et scientifique, toujours plus ambitieux.
Mais cette mise en valeur du français est aussi au coeur de la mission de l’OIF. Le XIXe Sommet aura pour thème « Créer, innover et entreprendre en français ». Pays hôte, la France doit faire de cet événement un moment diplomatique, au service des liens humains, économiques et culturels entre États membres de l’OIF. Car la langue française a vocation à occuper une place de choix dans le monde qui se dessine : 321 millions de personnes parlent français aujourd’hui et 55 millions de personnes l’apprennent à travers le monde. Nous serons 750 millions de locuteurs francophones en 2070.
La Francophonie est riche de ceux qui l’ont fait naître et la font rayonner chaque jour : créateurs, auteurs, artistes.
Adossé au Sommet, le Festival de la Francophonie « Refaire le monde », qui démarre ce mois-ci et s’achèvera en octobre, vise à célébrer une francophonie jeune, vivante, ouverte au monde, incarnée par des personnalités inspirantes de tous les continents ; une francophonie, en somme, vectrice de création, d’innovation, de coopération et de solutions face aux enjeux globaux. Il donnera lieu à une centaine d’événements, en France et dans le monde, liant plus de 400 partenaires dans 40 pays. Je vous invite tous, Français qui résidez en France ou à l’étranger, diasporas francophones présentes en France et à travers le monde, à participer à ces manifestations et à vous investir dans la vie de ce festival.
Avec cet événement, nous donnerons à voir l’état d’esprit avec lequel la langue française se projette dans l’avenir. Nous mettrons à l’honneur les littératures qu’elle a su engendrer, des Caraïbes à l’Afrique du Nord, de l’Hexagone au Québec, et partout à travers l’Europe, celles d’Éric Chacour, d’Andrée Chedid ou de Mohamed Mbougar Sarr, qui incarnent une langue venue de toutes parts. Nous célébrerons les artistes d’aujourd’hui. Nous ferons, surtout, rayonner une langue qui est, au fil du temps, devenue la langue de l’universel.