Le PLQ veut sans tarder un plan de retour à l’équilibre budgétaire
Le Parti libéral du Québec (PLQ) exige que le gouvernement du premier ministre François Legault présente d’ici l’été un plan de retour à l’équilibre budgétaire à la suite du dépôt du dernier budget plombé par un déficit de 11 milliards.
Dans une lettre adressée à M. Legault, le chef libéral intérimaire Marc Tanguay s’est inquiété de voir son ministre des Finances, Eric Girard, se prévaloir des dispositions qui lui permettent d’attendre à l’année prochaine pour dévoiler son plan.
« Ce plan ne peut pas attendre à l’an prochain. C’est pourquoi je vous demande de déposer et de présenter un plan crédible de retour à l’équilibre budgétaire d’ici l’été », a écrit M. Tanguay.
Le chef libéral a rappelé que le déficit de 11 milliards prévu pour 20242025 est presque quatre fois plus élevé que prévu, ce qui survient dans un contexte où les agences de notation de crédit seront prochainement informées de la situation financière du Québec.
« Le résultat de votre administration contribue à entacher la réputation positive que nous avons construite au fil des années, fondée sur la rigueur et la saine gestion », a-t-il affirmé.
La semaine dernière, quand il a présenté son budget, M. Girard a affirmé qu’il attendrait le dépôt du prochain budget, en mars 2025, pour présenter un plan pour atteindre le déficit zéro, comme le permet la Loi sur l’équilibre budgétaire. M. Legault a ensuite affirmé que ce plan s’étalera sur cinq ans, durée maximale prévue légalement.
Des coupes sans plan
Dans un point de presse, M. Tanguay a déclaré que l’absence de plan de retour à l’équilibre budgétaire est « un grave problème ».
« La semaine passée, deux firmes de cotation de crédit ont levé des drapeaux jaunes, DBRS et Moody’s, a-t-il dit. Et, en ce sens-là, on ne peut pas laisser aller la situation. »
Son collègue porte-parole en matière de finances, Frédéric Beauchemin, a affirmé que le gouvernement misait sur une baisse des taux d’intérêt pour une reprise de l’économie qui se traduirait par des revenus.
« La stratégie de la CAQ, on l’a vu, c’est d’attendre et de souhaiter que la banque centrale baisse son taux directeur, a-t-il dit. Attendre et souhaiter n’est pas une stratégie. »
En Chambre, M. Legault a voulu se faire rassurant sur l’impact du budget sur la capacité d’emprunt du gouvernement du Québec, bien qu’il soit encore tôt pour avoir un portrait précis.
« Depuis le dépôt du budget, il y a eu des émissions d’obligations qui se sont faites, et on les a réussies », a-t-il dit.
M. Legault a affirmé que son gouvernement avait l’intention d’éliminer le déficit en cinq ans, au terme de l’exercice 2029-2030. Des initiatives de réduction des dépenses ont été annoncées et d’autres suivront dans la prochaine année, a indiqué le premier ministre.
« On a déjà des mesures sur les trois prochaines années, a-t-il expliqué. On prévoit déjà que le déficit va beaucoup diminuer dans les deux prochaines années. »
M. Tanguay a répliqué que ces initiatives devraient s’appuyer sur un plan de retour à l’équilibre budgétaire qui n’est pas encore présenté.
« Il va déjà commencer à faire des coupures sans plan, a-t-il dit. Le Québec et les maisons de cotation ont le droit de l’avoir. »