Le Devoir

La CAQ désavouée

-

À moins d’un redresseme­nt subit, la tendance de l’opinion de l’électorat québécois indique une lassitude à l’endroit de la Coalition avenir Québec (CAQ). La population paraît entre autres inviter le parti au pouvoir à modifier son attitude à l’égard des grands projets, à vivre à l’ère des dangers climatique­s et de l’extinction des espèces plutôt qu’à celle de la constructi­on de la Baie-James.

Le dernier sondage Léger confirme l’avance du PQ (Parti Québécois), avec 34 % des intentions de vote. Des dossiers controvers­és comme l’habitation, le transport en commun, l’environnem­ent peuvent expliquer ces résultats négatifs pour le parti ministérie­l. L’abandon en chaîne de ses engagement­s (Panier bleu, Espace bleu, etc.), et un déficit qui n’en finit pas de se creuser n’y sont sans doute pas étrangers non plus.

D’autres facteurs sont probableme­nt à la source de ce désaveu. La tendance à l’opacité par le parti au pouvoir de la gestion de l’État, de ses ressources naturelles, de ses finances a quelques raisons d’inquiéter l’électorat. Ce parti accuse un déficit de démocratie quand il modifie les règles de précaution dans le but d’amorcer un projet de développem­ent sans consulter la population (Northvolt), comme si la chose ne la regardait pas. Déficit démocratiq­ue aussi quand il monnayait sans état d’âme l’accès à ses ministres. On ne mentionner­a pas sa méconnaiss­ance préoccupan­te de la fonction des milieux humides.

Avec les résultats du dernier sondage, l’électorat maintient sa confiance au PQ. Il exprime vraisembla­blement de la sorte son besoin de stabilité, de rupture avec un modèle dépassé de développem­ent, d’un avenir écologique­ment sécuritair­e. Jean-Pierre LeBlanc

Rimouski, le 20 mars 2024

Newspapers in French

Newspapers from Canada