Calculer les émissions du transport de fret
Vaut-il mieux transporter des marchandises par camion ou par train ? Est-il avantageux pour une entreprise de relocaliser une partie de son approvisionnement pour réduire sa pollution ? Investissement Québec lance jeudi un outil permettant aux entreprises québécoises de calculer leur empreinte environnementale selon les modes de transport qu’elles choisissent pour s’approvisionner.
« On a élaboré un calculateur qui se veut un outil d’aide à la décision et qui est simple d’utilisation pour les entreprises », résume Nicolas Turgeon, directeur à la productivité durable chez Investissement Québec. Il permet de « mesurer les gains en émissions de gaz à effet de serre [GES] en comparant différents scénarios d’approvisionnement selon la localisation, la quantité de marchandises et les moyens de transport utilisés », explique M. Turgeon.
On prend en exemple le transport de 300 tonnes de marchandises importées du Mexique à destination de Boucherville, sur environ 4650 kilomètres. Si le trajet se fait par camion uniquement, les émissions de GES reliées à la combustion de carburant grimpent à environ 87 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (CO2). Toutefois, si une partie se fait plutôt par transport ferroviaire, les émissions chutent de 60 %, pour s’établir à environ 32 tonnes d’équivalent CO2, montre le calculateur.
Accessible gratuitement, cet outil vise d’abord « à sensibiliser les entreprises au développement durable », indique M. Turgeon. « Après ça, si besoin, l’entreprise peut se faire accompagner par nos experts pour aller plus loin », ajoute-t-il.
La relocalisation des chaînes d’approvisionnement « en circuit court » réduit immanquablement les émissions reliées au transport
Et la relocalisation ?
La relocalisation des chaînes d’approvisionnement « en circuit court » réduit immanquablement les émissions reliées au transport, note par ailleurs l’expert. Son collègue Stéphane Drouin, vice-président à l’achat québécois et au développement économique chez Investissement Québec, ajoute que cela peut même parfois présenter un avantage économique.
Pour en faire la démonstration, Investissement Québec met à la disposition des entreprises un autre calculateur, qui estime le coût réel d’importation.
La réflexion entourant la relocalisation est d’autant plus pertinente que « des nuages noirs » surplombent le secteur du transport, fait valoir M. Drouin. Il cite notamment le « coût de transport maritime, qui est en forte croissance », ainsi que les événements géopolitiques et environnementaux qui perturbent le transport en mer Rouge ou dans le canal de Panama.