Le Devoir

Le groupe EI revendique l’attaque à Moscou

- AGENCE FRANCE-PRESSE À KRASNOGORS­K

Au moins 60 personnes ont été tuées vendredi soir dans une attaque armée suivie d’un énorme incendie dans une salle de concert en banlieue de Moscou, qui a été revendiqué­e par le groupe djihadiste État islamique (EI). Un précédent bilan donné par les services de sécurité russes (FSB) avait fait état de 40 morts.

Les forces de l’ordre russes ont indiqué être « à la recherche » des assaillant­s. Elles n’ont pas précisé si des suspects étaient encore dans le bâtiment à 20 h, au moment où une enquête pour « acte terroriste » a été ouverte.

Le groupe État islamique, qui a déjà ciblé la Russie à plusieurs reprises, a affirmé sur l’un de ses comptes Telegram que ses combattant­s « ont attaqué un grand rassemblem­ent […] dans les environs de la capitale russe, Moscou ». L’organisati­on djihadiste a affirmé que son commando avait ensuite « regagné sa base en toute sécurité ».

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait dénoncé auparavant un « attentat terroriste sanglant » et un « crime monstrueux ». L’Ukraine avait rapidement nié toute responsabi­lité, mettant même en cause les services secrets russes.

Selon le ministre de la Santé, Mikhaïl Mourachko, 115 personnes sont hospitalis­ées, dont 5 enfants. Parmi ces blessés, 60 adultes et 1 mineur sont dans un état grave.

Cet assaut, dont les médias russes ont commencé à faire état vers 20 h 15 à Moscou, a été mené par plusieurs individus armés au Crocus City Hall, une salle de concert située à Krasnogors­k, juste à la sortie nord-ouest de la capitale russe.

Selon la télévision russe, le toit du bâtiment s’est en partie effondré. Aucune informatio­n n’a été donnée quant au nombre de personnes potentiell­ement piégées à l’intérieur.

« Juste avant le début, nous avons tout d’un coup entendu plusieurs rafales de mitraillet­te et un terrible cri de femme. Puis beaucoup de cris », a raconté à l’AFP Alexeï, un producteur de musique qui se trouvait dans les loges au moment de l’attaque. Il a dit avoir vu « des mouvements de foule terribles » de spectateur­s voulant s’échapper.

Hommes armés

Selon un journalist­e de l’agence de presse publique Ria Novosti, des individus en tenue de camouflage ont fait irruption au parterre de la salle de concert avant d’ouvrir le feu et de lancer « une grenade ou une bombe incendiair­e, ce qui a provoqué un incendie ». « Les personnes qui se trouvaient dans la salle se sont allongées sur le sol pour se protéger des tirs, pendant 15 à 20 minutes, après quoi elles ont commencé à sortir en rampant. Beaucoup ont réussi à sortir », a indiqué ce journalist­e de Ria Novosti.

Les flammes se sont propagées à près de 13 000 m2 du bâtiment avant que l’incendie ne soit contenu, selon les services de secours, mais vers 1 h du matin samedi, le feu faisait encore rage, selon le ministère des Situations d’urgence.

Vladimir Poutine est « constammen­t » informé et l’a été « dès les premières minutes » de l’attaque, a indiqué son porte-parole Dmitri Peskov. À 1 h 30 de Moscou, le président russe ne s’était pas encore exprimé.

Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a annoncé l’annulation de tous les événements publics ce weekend. Les principaux musées et théâtres de la capitale ont annoncé leur fermeture. Des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place, selon la télévision russe, notamment dans les aéroports.

« Actes odieux »

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « condamne dans les termes les plus forts l’attaque terroriste », a indiqué son porte-parole adjoint. La Maison-Blanche a dit être « en pensées aux côtés des victimes de la terrible attaque ». La France et l’Italie ont dénoncé des « actes odieux », l’UE et l’Espagne se sont dites « choquées ». De nombreux autres pays ont condamné l’attaque.

Un conseiller de la présidence ukrainienn­e, Mykhaïlo Podoliak, a affirmé que l’Ukraine, qui fait face depuis deux ans à une offensive militaire russe, « n’a absolument rien à voir » avec la fusillade. Le renseignem­ent militaire ukrainien a quant à lui accusé « les services spéciaux russes » d’être à l’origine de l’attaque à Moscou afin d’« accuser l’Ukraine et de provoquer » l’escalade et d’étendre « son assaut contre son voisin ».

La Russie a été la cible de nombreuses attaques, par le passé, commises par des groupes islamistes.

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