Le Devoir

Oui aux stagiaires rémunérés

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Durant ma carrière d’enseignant au secondaire, il m’a été donné la chance d’accueillir dans mes classes des stagiaires venant de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. Quoiqu’observateu­rs au début du stage, très rapidement, ils étaient soumis à la prestation de cours, dont ils élaboraien­t eux-mêmes les contenus. Bien qu’il eût été tout à fait pertinent de les rémunérer, il n’en était pas question à l’époque.

Or, le 30 mars 2023, les quatre partis représenté­s à l’Assemblée nationale, dont le gouverneme­nt de la Coalition avenir Québec (CAQ), ont adopté à l’unanimité une motion qui accorde le statut de salarié aux étudiants stagiaires du secteur public. Mais un an plus tard, rien n’a bougé.

Aujourd’hui, les stagiaires revendique­nt à juste titre d’être rémunérés, ce qui leur permettrai­t d’atténuer la lourdeur des frais de scolarité et de l’augmentati­on du coût de la vie par rapport aux années 1980. Toutefois, la ministre québécoise de l’Enseigneme­nt supérieur, Pascale Déry, argue cavalièrem­ent que son gouverneme­nt « a fait des choix » budgétaire­s et que payer ses étudiants stagiaires n’en fait pas partie. « Dans ce budget-ci, on a fait des choix importants, exigeants. Des choix nécessaire­s. Et c’est ces choix-là. Alors en ce moment, dans le contexte, il n’est pas possible pour le gouverneme­nt d’emprunter cette voie », a-t-elle expliqué.

La profession d’enseignant manque d’amour et, par effet collatéral, d’attractivi­té. La pénurie de main-d’oeuvre en éducation est littéralem­ent alarmante. Le stage fait partie du curriculum des étudiants en sciences de l’éducation. Sa rémunérati­on contribuer­ait, à mon avis, à jeter un peu de baume sur l’hésitation des étudiants qui pensent à emprunter le chemin de l’enseigneme­nt. Henri Marineau

Québec, le 28 mars 2024

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