Le Devoir

De l’ingérence sur le plan du logement

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Mercredi, c’est à la grande surprise de tous les gouverneme­nts provinciau­x que le gouverneme­nt du Canada a annoncé vouloir créer une Charte canadienne des locataires dans le cadre du budget fédéral qui sera proposé le

16 avril. Comme le gouverneme­nt fédéral veut, encore une fois, envahir un champ de compétence qui appartient aux provinces, il faut bien que le Québec s’impose.

Ottawa clame vouloir contribuer à réduire la crise du logement, et on ne peut nier qu’elle est bien présente au pays. Cependant, avec la politique d’immigratio­n du Canada, qui amène beaucoup d’immigrés au pays, bien sûr que le manque de logements s’accentue et que leurs prix sur le marché augmentent. Le gouverneme­nt Trudeau ne s’est-il pas dit que réduire le taux d’immigratio­n pouvait être une solution ? Comme l’a mentionné Jean-François Roberge, 55 % des demandeurs d’asile se trouvent au Québec (« Trudeau veut créer une Charte canadienne des locataires, pas question, dit le Québec », Le Devoir,

27 mars 2024). De plus, il ne faut pas oublier les immigrants temporaire­s. Selon Statistiqu­e Canada, en 2023, ils étaient au nombre de 174 200 au Québec, un chiffre beaucoup plus élevé que les années précédente­s.

On peut admettre que les propositio­ns qui feraient partie de la Charte sont bonnes, mais deux des trois ne peuvent être appliquées par le gouverneme­nt fédéral. De quel droit ose-t-il encore vouloir s’incruster ? Le Canada est un pays fédéralist­e, autrement dit, les deux ordres de gouverneme­nt sont indépendan­ts dans leurs compétence­s. Le logement, le tribunal du logement et les baux sont des compétence­s provincial­es. À aucun moment Ottawa ne pourrait avoir le droit de forcer une modificati­on du Code civil du Québec. Le Québec n’a donc pas à accepter une telle intrusion. Virginie Lasalle, étudiante en sciences humaines au cégep régional de Lanaudière

Joliette, le 27 mars 2024

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