S’inspirer de la nature CHOCOLAT
Une chocolatière hors des sentiers battus
Fille de boulangers-pâtissiers français établis au Québec depuis son adolescence, Mathilde Fays a grandi dans une famille qui avait à coeur les produits locaux, leurs artisans, ainsi que la cueillette d’ingrédients sauvages. « Ça fait partie de moi, cette proximité de la terre », admet celle qui a lancé sa chocolaterie loin des centres urbains, à Oka, en 2011.
Quand l’entreprise s’est développée, la chocolatière a compris que sa marque de fabrique était vraiment celle du terroir québécois. « Pour moi, dit-elle, faire du bon chocolat, ce n’est pas seulement l’alléger en sucre ou en gras. C’est la recherche de bons ingrédients qui me guide. » Et l’inspiration ne manque pas dans son environnement. Géranium, pommes, mélilot, hydromel, thé du Labrador, tagète anisé, poivre des dunes, lavande, sel du Saint-Laurent… les mariages de saveurs des créations saisonnières de Mathilde Fays sont tout aussi déroutants que délicieux.
« Mon inventivité, je la puise dans les produits que je goûte et les gens que je rencontre, raconte-t-elle. Par exemple, en 2018, j’ai découvert au cours de l’été les chocolats Chaleur B, le gin Radoune aux champignons et la poudre de shiitaké. Eh bien, en combinant les trois, j’ai obtenu une bouchée parfaite ! »
Évidemment, tout le monde n’est pas prêt à se lancer hors des sentiers battus, Mathilde Fays en a conscience. Alors elle appose sa signature par touches : « Pour notre collection de Pâques, plus familiale, j’ai misé cette année sur les petits fruits du Québec. Les bleuets sont connus, mais j’ai aussi intégré des amélanches et des camerises dans mes moulages d’animaux locaux [réalisés avec une thermoformeuse à partir de ses propres dessins]. » La chocolatière a également commencé à les colorer avec des pigments naturels issus de fruits et de plantes. Ses petits oeufs pascals sont ainsi teintés de pitaya (fruit du dragon), de spiruline bleue et de matcha.
« Cela représente toujours du travail, d’amener de nouvelles choses et d’innover, témoigne-t-elle. Mais je sais qu’à un moment donné, ces efforts sont récompensés. Et je suis convaincue qu’une chocolaterie de qualité et avec du sens est promise à un bel avenir au Québec. »