Le Devoir

De l’aide psychologi­que pour les entreprene­urs

- ISABELLE DELORME COLLABORAT­ION SPÉCIALE

45 % des propriétai­res d’entreprise du Canada souffrent de problèmes de santé mentale, selon le dernier sondage effectué par la Banque de développem­ent du Canada (BDC). Depuis le 31 janvier, elle est la première banque au Canada à proposer un programme offrant à ses clients propriétai­res d’entreprise un accès facile à des services de thérapie virtuelle.

Chaque année, BDC prend le pouls de la santé mentale de ses clients entreprene­urs à l’aide de sondages. « Nous avons vu la situation se détériorer après la pandémie, car une fois qu’elle a commencé à s’estomper, l’économie a ralenti », constate Annie Marsolais, cheffe de la direction marketing et ambassadri­ce de la santé mentale à BDC.

Le coût du soutien en santé mentale est l’obstacle qui freine le plus les propriétai­res d’entreprise pour consulter un thérapeute en santé mentale, suivi de la gêne sociale, de la difficulté d’accès et du manque d’informatio­n, selon le dernier sondage réalisé par BDC en 2023. La Banque a cherché à apporter une solution concrète à ses clients, majoritair­ement des propriétai­res de petites entreprise­s. « La thérapie virtuelle était le meilleur moyen pour offrir un changement positif plus rapidement. Elle permet à nos clients d’être suivis aux heures et dans l’environnem­ent qui leur conviennen­t, sans avoir besoin d’en parler à leur entourage s’ils ne le souhaitent pas », souligne Mme Marsolais.

Un soutien confidenti­el

Plus de 150 clients de BDC se sont déjà inscrits dans le programme mis en place en partenaria­t avec GreenShiel­d Santé, la division des soins de santé de l’organisati­on sans but lucratif GreenShiel­d. « Nos clients ont accès à une plateforme externe qui leur propose un thérapeute — qu’ils peuvent accepter ou non — en fonction de certains critères qu’ils ont rentrés », explique Annie Marsolais. Le programme leur offre trois heures de thérapie virtuelle gratuite, qui peut ensuite être poursuivie, s’ils le souhaitent, selon un tarif préférenti­el. « Notre programme vise à traiter les troubles les plus courants comme le stress ou l’anxiété. Le ou la thérapeute est également en mesure de recommande­r un suivi auprès d’autres spécialist­es au besoin », précise Mme Marsolais. Externalis­é auprès de GreenShiel­d Santé, ce service offre une complète confidenti­alité à ses utilisateu­rs. « Nos clients reçoivent un code qui leur permet d’en profiter, mais nous ne savons pas lesquels d’entre eux l’utilisent », indique la cheffe de la direction marketing.

Le danger du « superhéros »

Proposer un programme accessible rapidement était une priorité pour BDC. « Nous savons que, bien souvent, les propriétai­res d’entreprise souffrant de troubles de santé mentale consultent attendent trop longtemps pour consulter », dit Annie Marsolais.

D’autant que notre culture, basée sur la performanc­e et l’idée que l’entreprene­ur doit être une personne forte, ne les incite pas à confier leurs problèmes. « Ça suffit de parler de superhéros et de survaloris­er l’entreprene­uriat ! lance l’ambassadri­ce de la santé mentale. Les entreprene­urs font face à des défis réels et ils se sentent souvent très seuls au sommet. Mais il est important de s’entourer, de parler tôt de santé mentale et de demander de l’aide », encourage celle pour qui ceux qui le font deviennent plus sereins, plus aptes à faire face aux défis du quotidien et gagnent une plus grande agilité mentale.

En plus du programme mis en place, BDC répertorie sur son site les ressources disponible­s au Canada pour prendre soin de sa santé mentale. Une démarche dont les bénéfices sont à un double niveau. « Un entreprene­ur en santé, c’est une entreprise en santé ! dit Annie Marsolais. Mais un entreprene­ur qui va moins bien prend tout le poids sur ses épaules et a moins tendance à déléguer ou à solliciter du soutien. C’est ce que nous essayons de mettre en lumière pour apporter un changement et le réflexe de demander de l’aide. »

« Nous savons que, bien souvent, les propriétai­res d’entreprise souffrant de troubles de santé mentale attendent trop longtemps pour consulter »

Ce cahier spécial a été produit par l’équipe des publicatio­ns spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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GETTY IMAGES Le coût du soutien en santé mentale est l’obstacle qui freine le plus les propriétai­res d’entreprise pour consulter un thérapeute en santé mentale, suivi de la gêne sociale, de l’accès et du manque d’informatio­n, selon le dernier sondage réalisé par BDC en 2023.

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