Trudeau, la source d’un envahissement improductif
Il fallait s’y attendre, Justin Trudeau veut envahir encore plus les champ de compétence des provinces. Il vient de faire la promesse (quasi électorale) de dépenser un milliard de dollars durant les cinq prochaines années pour un programme national d’alimentation scolaire.
Il agit comme si les gouvernements provinciaux choisissaient, à tort, de ne pas dépenser un montant additionnel d’un milliard de dollars pour aider les 1,8 million d’enfants qui ne mangent pas à leur faim au Canada. Si les provinces ne le font pas alors que c’est leur « job », leur champ de compétence, lui, le fera, car il sait où sont les besoins prioritaires pour le Canada et pour les Canadiens.
Ces jours-ci, on parle beaucoup du besoin d’accroître la productivité au Canada. Ce besoin ne se réfère pas seulement à la productivité du secteur privé, mais aussi à la productivité du secteur public. Comment voulez-vous que nos gouvernements soient productifs s’ils ne respectent pas leurs champs de compétence ? Chacun a ses responsabilités ; chacun devrait définir un programme de services à rendre dans ses champs de responsabilités et chacun devrait financer ces services en levant des taxes et des impôts suffisants pour le coût du programme qu’il a choisi. « No taxation without representation. »
On ne doit pas se surprendre du manque d’efficacité et d’efficience de nos gouvernements, notamment au niveau fédéral. Au lieu d’envahir le champ de compétences des provinces, M. Trudeau devrait chercher à améliorer la performance de son gouvernement, d’abord dans son propre champ de compétences. Il doit garder en mémoire que son gouvernement n’est même pas capable, depuis sept ans, de payer correctement ses propres employés. Eh oui, Phénix fait encore des milliers d’erreurs.
Mais la situation d’avoir de mauvais gestionnaires avec de bonnes intentions pourrait être pire. Ce serait que l’envahissement dans les champs de compétence des provinces soit motivé par des besoins électoralistes…
Jean-Pierre Aubry, économiste indépendant et ex-cadre de la Banque du Canada
Le 1er avril 2024