Mauvaises cibles
Les visées environnementales des gouvernements sont pour le moins nébuleuses et contradictoires.
Les écologistes martèlent que l’auto solo, même électrique, entretient la congestion routière, exige des investissements pharaoniques en stationnements qui agissent comme des îlots de chaleur, en infrastructures et en extraction minière de métaux rares, sans parler des usines de batteries qui détruisent des milieux humides.
On condamne aussi les transports aériens effectués par les plus fortunés uniquement à des fins récréatives qui émettent des GES inutilement.
Pourtant la CAQ investit massivement dans Northvolt, et on veut tout faire pour augmenter le trafic aérien et automobile à l’aéroport Trudeau sans optimiser les transports en commun. Le REM devrait rejoindre l’aéroport au plus tôt en 2028. Cherchez l’erreur.
Sans être un spécialiste en environnement ou en écologie, je pense qu’il serait plus urgent d’investir ces sommes colossales, en ces temps de changements climatiques, dans des actions plus utiles à long terme, comme la protection de l’agriculture, des sources d’eau potable, de la protection et de l’exploitation de la forêt boréale, des énergies vertes éoliennes et solaires, et pourquoi pas dans la fusion nucléaire pour les plus utopistes et évidemment dans les transports en commun.
Les gouvernements, soumis aux contraintes électorales, hésitent à contrarier les plus aisés qui ne sont pas disposés à faire des compromis sur l’auto solo et les voyages d’agrément ou les croisières sur des navires démesurément immenses et polluants.
Le métavers, la télémédecine, le télétravail et les conférences à distance peuvent grandement réduire les déplacements inutiles émetteurs de GES et ainsi réduire l’empreinte carbone de l’aviation civile.
Les rapports successifs du GIEC sont pourtant clairs. Ce qui importe pour l’humanité à terme n’est pas la convivialité des transports aériens ou le confort des plus riches, mais le climat compatible avec la vie, l’air respirable, l’eau potable, les terres, les forêts et les mers nourricières. Pour sauver l’humanité, les mieux nantis devront parfois accepter de limiter leurs caprices les plus polluants.
Jean Crevier L’Assomption, le 4 avril 2024