Une plage où se baigner près du centre-ville
La Société immobilière du Canada compte aménager un quartier exemplaire dans le secteur Bridge-Bonaventure
Le bassin Wellington, vestige du passé industriel de Montréal, sera décontaminé au coût de 77 millions de dollars pour aménager une plage urbaine au coeur d’un nouveau quartier de 2800 logements projeté dans le secteur Bridge-Bonaventure, près du centre-ville et du canal de Lachine.
La Société immobilière du Canada (SIC), propriétaire de ces anciens terrains industriels, compte aménager un quartier exemplaire du point de vue environnemental et social, qui comptera 55 % de logements abordables. La plage des Bassins permettrait aux Montréalais de se baigner en pleine ville, dans ce secteur situé au confluent de Griffintown, du centre-ville et d’industries comme l’emblématique usine Farine Five Roses.
« On veut créer quelque chose qui sera la bougie d’allumage pour le secteur Bridge-Bonaventure », a expliqué mardi matin Christopher SweetnamHolmes, directeur de l’immobilier pour le Québec à la SIC.
Lui et son équipe ont présenté le plan directeur de cet ambitieux projet immobilier qui prévoit des zones résidentielles et commerciales et un hôtel. Un quartier des artisans, autour des Forges de Montréal, et une école des métiers d’art font aussi partie du projet.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a réagi favorablement au plan de la société fédérale.
« On a de fortes attentes par rapport à ce terrain-là, qui est gouvernemental, qui est public. Ce plan directeur là, on l’attend depuis longtemps et je suis convaincue qu’on va être capables de s’entendre avec le gouvernement canadien pour faire valoir les intérêts de tout le monde, à savoir : il faut construire beaucoup, il faut construire vite, mais aussi, on veut protéger les vues sur le mont Royal, on veut protéger le bord de l’eau pour que ça demeure public », a-t-elle déclaré en marge d’une annonce sur la piétonnisation des rues, mardi matin.
La SIC s’apprête à lancer un appel d’intérêts pour choisir un promoteur immobilier prêt à construire les bâtiments selon les lignes directrices dévoilées mardi.
De son côté, la SIC compte décontaminer les terrains, y compris le bassin de baignade, au coût estimé de 77 millions de dollars. Le bassin sera séparé du reste du canal de Lachine et du bassin Peel de façon à garder l’eau dans ce « bassin naturalisé », un peu comme la plage Jean-Doré au parc Jean-Drapeau. La société fédérale aménagera aussi les rues, les aqueducs et les égouts, ainsi que trois parcs.
Une gare du REM souhaitée
La SIC espère commencer l’aménagement des infrastructures en 2025. Le secteur serait transformé sur une période d’environ 10 ans. La plage serait prête à mi-chemin du projet, vers l’année 2030, a précisé Pierre-Marc Mongeau, vice-président immobilier pour le Québec à la SIC.
Une tour « iconique » d’une quarantaine d’étages fait aussi partie du projet. La SIC compte lancer un concours d’architecture pour cet édifice susceptible de contribuer à l’identité visuelle du futur quartier.
La société fédérale prend l’engagement d’offrir 1000 logements abordables ou sociaux, soit 55 % des 2800 appartements prévus — davantage que le règlement de la Ville, qui prévoit 40 % de logements sociaux ou abordables par projet immobilier. D’après les normes de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), un logement abordable correspond à 80 % des prix médians dans un secteur, rappelle Christopher Sweetnam-Holmes.
La SIC et la Ville de Montréal tentent de convaincre le gouvernement Legault d’aménager dans le futur quartier une gare du Réseau express métropolitain (REM) sur la ligne entre Brossard et le centre-ville. Le plan fédéral prévoit aussi l’aménagement de rues réservées aux piétons et aux vélos, ainsi qu’un pont interdit aux automobiles entre ce futur quartier et Griffintown, de l’autre côté du canal de Lachine. De plus, la piste cyclable qui longe le canal sera préservée.