Entre « méga » et « mini » projets
Ce texte s’adresse à la direction d’Hydro-Québec.
Je suis, comme quelques autres personnes, extrêmement préoccupée par l’avenir de ce que l’on nomme « environnement » et qui nous inclut aussi, nous, les humains.
Je lis, écoute et regarde toutes les informations qui s’y rattachent, de près ou de loin. J’entends les discours de nos dirigeants politiques. On nous parle, d’une part, de rationalisation de nos dépenses énergétiques (faire la lessive la nuit par exemple) et, d’autre part, du fait que notre société d’État n’aura pas le choix d’accroître sa production d’électricité pour suffire aux besoins croissants d’une population (et d’une industrie) croissante. Naturellement, il faudra bien acheminer cette énergie là où elle est en demande : dans le « Grand Montréal ».
Pour ce faire, on n’aura d’autre choix que de traverser la province, du nord au sud, et d’est en ouest. Il faudra bien sûr passer par des champs et des forêts, mais de toute façon, on est déjà bien loin du lieu où Adam et Ève ont croqué la pomme, comme on nous l’a gentiment rappelé.
Je me pose une question : alors qu’Hydro-Québec nous presse de faire notre part, par exemple en réduisant le chauffage de nos maisons mal isolées, pourquoi ne pas faire la promotion (subventions à l’appui ?) d’installations domestiques privées, comme des miniéoliennes et des panneaux solaires ? Bien sûr, tous ne pourraient s’en prévaloir, et l’électricité produite ne pourrait suffire entièrement aux besoins des ménages, mais ces installations pourraient être un ajout important et un support extrêmement utile en situation de froid ou de chaleur extrêmes, ou dans les cas de pannes occasionnant des bris d’équipements majeurs, comme on en connaît de plus en plus fréquemment depuis quelques années, toutes régions confondues.
Pourquoi les seuls projets que l’on met de l’avant sont-ils obligatoirement « méga » et ne concernent-ils que l’entreprise privée et, par extension, la perception de taxes supplémentaires par nos gouvernements ? Pourquoi les citoyens à qui l’on demande de contribuer ne peuvent-ils le faire en produisant une partie de l’énergie qu’ils utilisent ? Pourquoi le discours « vert » de nos dirigeants change-t-il de couleur selon les saisons des récoltes financières ?
Je fais appel à l’honnêteté et à la bonne volonté des dirigeants de la seule société d’État que nous avons pour répondre aux besoins énergétiques d’aujourd’hui et d’un demain dont nous savons suffisamment pour agir, et vite.
Marie Boisvert Grondines, le 11 avril 2024