Top Chrono ?
On nous annonçait en grande pompe jeudi matin qu’on pourrait recharger notre carte Opus avec l’application Chrono. Bref, adieu aux longues files d’attente menant à un préposé désabusé qui ne possède qu’une seule vitesse (et pas la bonne) et qui nous donne l’impression qu’on devrait appeler une ligne d’aide pour le sauver. Ou adieu aux longues files d’attente aux bornes de recharge, qui jouissent encore d’une technologie des années 1990 : on doit insérer une carte de crédit et le clavier nous rappelle les consoles Atari.
On aurait presque le réflexe de remercier la Société de transport de Montréal. Presque.
Parce que, voyez-vous, pas très loin, un peu plus à l’ouest, au pays des lacs bleus, des bisons et des prairies, on doit éclater de rire de nous voir développer une application pour la recharge d’un morceau de plastique magnétique (qui, d’ailleurs, expire après un certain temps et requiert un déplacement). En effet, à Calgary, tout se fait avec une application (Calgary Transit) et votre téléphone. Tous les lecteurs de tous les moyens de transport lisent les codes QR de votre téléphone. Simple comme ça.
Mais chez nous, on s’acharne à dépenser nos dollars sur des applications qui ne tiennent plus la route. C’est comme si les hôpitaux nous annonçaient que pour un rendez-vous de radiologie, au lieu de télécopier notre demande, on avait mis en place une application qui nous permet d’envoyer la télécopie au moyen de notre téléphone. On s’entend qu’on aurait passé à côté du véritable problème : pour être un bon gestionnaire, il faut savoir cerner le vrai problème avant de travailler sur la solution. Madame Léonard, le vrai problème n’est pas autant la recharge que le support, cette carte en plastique qui expire et qui fêtera bientôt ses 20 ans. Bref, vous avez travaillé sur la mauvaise solution.
Tout ce battage médiatique pour mettre en lumière votre désuétude technologique. Triste. Carl Legault
Le 11 avril 2024