La tête dans le sable
Les températures de l’atmosphère et des océans ont atteint des sommets inégalés en mars dernier et les glaciers des pôles fondent à la vitesse grand V. La vie est menacée partout et on annonce une sixième grande extinction des espèces. Même la vie océanique est en péril, sous l’effet du refroidissement de l’air à haute température que les océans procurent au prix de leur acidification annoncée.
Comble de tout, la croyance en la science et la raison reculent pour faire place à un populisme de droite décomplexé qui épouse les thèses les plus farfelues tout en séduisant une partie de la population. Ces gens ne sont même pas conscients des véritables enjeux et de la gravité de notre laisser-aller collectif vers l’autodestruction, vers laquelle nous emboîtons le pas allègrement sans changer notre mode de vie.
Quelle personne raisonnable ne se soucierait pas de cette situation ? La plupart d’entre nous seront encore vivants, surtout nos enfants et nos petits-enfants, lorsque les grands bouleversements arriveront et que la civilisation vacillera sur ses fondations.
Le pire, c’est que nous le savons depuis des décennies et que nous aurions pu changer à temps pour éviter l’effondrement. Mais nous avons préféré succomber aux chants des sirènes de l’argent, du développement économique débridé et de la consommation de masse, cannibalisant ainsi notre milieu de vie et notre futur.
Au bout du compte, toute cette évolution, tous ces progrès scientifiques n’auront servi qu’à cet ultime aboutissement ? Tout ça pour ça ?
Jeune, j’avais plutôt confiance en l’avenir et je croyais que l’humanité finirait par faire les bons choix le moment venu. Cette hypothèse reste encore à démontrer. Mais le temps joue contre elle, et contre nous, aussi longtemps que nous nous maintiendrons, comme les autruches, menacées d’extinction, la tête dans le sable…
Jimmy St-Gelais Saint-Jérôme, le 11 avril 2024