Le tour de passe-passe
Concernant le déficit de médecins de famille (630 000 patients orphelins), le ministre Christian Dubé, commandant en chef du paquebot qui prend l’eau du nom de Santé, a cherché plus d’une fois, depuis qu’il dirige son ministère, à nous rassurer par des annonces réconfortantes éclair.
Des avis qui demeurent, le temps d’une étincelle, sur le radar et dont les chiffres, qui n’ont rien à voir avec la réalité, ne proviennent souvent ni de sources sûres ni de données probantes claires.
J’en ai pour preuve cette annonce : si tout se passe bien, dit le ministre, les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) pourront traiter 95 % des problèmes de santé adressés normalement à nos médecins de famille. Lesquels sont, de ce fait, devenus excédentaires ?
Pensez-y un instant. Une économie de milliards réalisée, pour une fois, sur le dos du corps médical, qui pourra être réinvestie en baisses d’impôts, dans la construction de logements ou dans les programmes sociaux déficitaires.
Ce droit accordé à des infirmières, par ailleurs depuis longtemps, pertinemment suggéré à moult reprises, bien loin des 95 % avancés par le ministre, m’apparaît de la poudre aux yeux du peuple, en outre une insulte à l’intelligence.
Dans la salle d’attente chez mon médecin de famille, celles et ceux qui m’ont précédé et qui sont sortis du bureau munis d’une ordonnance sont loin des 5 % de cas médicaux que fait miroiter le ministre. Ils sont majoritaires.
Les IPS n’ont pas et n’auront jamais les connaissances pharmacologiques médicales pour prescrire des remèdes. Du coup, je subodore que la mission que s’est donnée le ministre Dubé de faire fondre, comme il le prétend, la liste de patients orphelins au Québec est une autre balloune électoraliste par laquelle la Coalition avenir Québec tente de se sortir de son état grabataire, démontré sondage après sondage auprès des électeurs.
Marcel Lapointe
Jonquière, le 14 avril 2024