Le Devoir

Macron évoque des « plans B et C » pour la cérémonie d’ouverture

Pour déjouer la menace terroriste, les autorités pourraient déplacer la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris dans un stade, dit Macron

- FRANCESCO FONTEMAGGI ET DÉBORAH CLAUDE À PARIS AGENCE FRANCE-PRESSE

À cent jours des Jeux olympiques (JO), Emmanuel Macron a tenté de se faire rassurant lundi à propos de la tenue de la cérémonie d’ouverture sur la Seine, tout en esquissant pour la première fois des « plans B et C » en cas de menace terroriste, notamment au Stade de France.

« Cette cérémonie d’ouverture » le long du fleuve de la capitale, le 26 juillet, « c’est une première au monde. On peut le faire et on va le faire », a dit le président français dans une interview sur BFMTV et RMC depuis le chantier du Grand Palais, à Paris, qui doit abriter plusieurs épreuves.

Mais « il y a des plans B et même des plans C », « et on les prépare en parallèle », a-t-il ajouté.

Le chef de l’État avait déjà affirmé que des scénarios de rechange étaient envisagés. Pour la première fois, il a commencé à les détailler.

« On fera une analyse en temps réel » des risques, a-t-il ajouté. Les autres options seraient notamment une cérémonie « limitée au Trocadéro », près de la tour Eiffel, voire « rapatriée dans le Stade de France », au nord de Paris, « parce que c’est ce qui se fait classiquem­ent ».

Périmètre de sécurité « très large »

Jusqu’ici, l’exécutif excluait un repli au Stade de France, qui reçoit des épreuves avant même le 26 juillet.

Dans cette hypothèse, il s’agirait d’une cérémonie uniquement protocolai­re, sans la dimension artistique, pour prononcer officielle­ment l’ouverture des JO, selon des sources proches du dossier. La question de la présence ou non de spectateur­s dans ce cas de figure n’a, elle, pas été précisée.

« Le président s’est ouvert toutes les options, c’était important qu’il le dise », a estimé Frédéric Péchenard, ancien responsabl­e policier désormais viceprésid­ent (LR, droite) de la région Îlede-France, interrogé par l’AFP. « Ce n’est pas forcément une mauvaise idée de laisser planer le doute pour les terroriste­s, qui ont besoin de se préparer et qui ne sauront pas exactement ce qu’ils doivent faire », a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a néanmoins tenu à rassurer sur le dispositif de sécurité permettant de tenir le scénario fluvial, toujours privilégié. « On a anticipé, on met en place un périmètre de sécurité qui va être très large, où on va cribler tous les gens qui rentrent et qui sortent », a-t-il précisé.

La dimension de la fête a d’ailleurs été revue à la baisse : le nombre de spectateur­s pouvant y assister gratuiteme­nt est passé de 500 000 à 222 000. Avec ceux qui ont payé leur place en bas des quais, ils devraient être quelque 320 000 au total.

En lançant le compte à rebours de cet événement planétaire, et alors que les nuages s’accumulent à l’étranger, le président a aussi tenté de relancer l’utilité diplomatiq­ue des Jeux.

« Trêve olympique »

La France va ainsi « tout faire pour avoir une trêve olympique », a-t-il déclaré, promettant d’y travailler notamment avec le président chinois, Xi Jinping.

« Je lui ai demandé de m’aider », a-t-il ajouté, confirmant au passage sa venue à Paris « dans quelques semaines ». Il est attendu début mai, selon des sources diplomatiq­ues.

L’Assemblée générale de l’ONU a appelé dès novembre au respect de la traditionn­elle « trêve olympique » cet été.

Avec cette interview et cette nouvelle revue de chantier après l’inaugurati­on du « village des athlètes » et de la piscine olympique, le chef de l’État espère relancer la ferveur. Un sondage Ipsos paru dans La Tribune Dimanche montre que seuls 53 % des Français se disent « intéressés » par les Jeux, soit 8 points de moins qu’il y a six mois.

Pire : une majorité des sondés se disent « inquiets » sur la capacité de la France à assurer le bon déroulemen­t des JO.

« La France, c’est une équipe, c’est une nation unie et donc, on est au rendez-vous de cette exemplarit­é », a répondu Emmanuel Macron, affirmant avoir « confiance dans les syndicats », alors que certains menacent d’enchaîner les grèves pendant les Jeux. « Ils ont l’esprit de responsabi­lité, ils seront à nos côtés », a-t-il estimé.

Le président de la République a ensuite visité le chantier du Grand Palais, objet d’une rénovation depuis 2021, qui doit accueillir les épreuves olympiques et paralympiq­ues d’escrime et de taekwondo.

La livraison du chantier au comité d’organisati­on des Jeux olympiques est prévue vendredi. La restaurati­on complète du site, construit pour l’Exposition universell­e de 1900, doit être achevée au printemps 2025 pour le Grand Palais, date de sa réouvertur­e au grand public, et en 2027 pour le Palais de la découverte.

 ?? JEFF PACHOUD AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Le 5 mars dernier, des officiers, des secouriste­s et des pompiers ont participé à un exercice de simulation d’attentat terroriste au Groupama Stadium de DécinesCha­rpieu, dans la région de Lyon, en vue des JO 2024.
JEFF PACHOUD AGENCE FRANCE-PRESSE Le 5 mars dernier, des officiers, des secouriste­s et des pompiers ont participé à un exercice de simulation d’attentat terroriste au Groupama Stadium de DécinesCha­rpieu, dans la région de Lyon, en vue des JO 2024.

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