Le Devoir

Une attaque au couteau à Sydney fait quatre blessés

Un garçon de 15 ans a été arrêté pour ce que la police considère comme un « acte terroriste »

- ANDREW BEATTY À SYDNEY AGENCE FRANCE-PRESSE

Une nouvelle attaque à l’arme blanche à Sydney a fait quatre blessés lundi, cette fois commise par un adolescent de 15 ans dans une église de la communauté assyrienne, au surlendema­in de celle qui a fait six morts samedi dans un centre commercial de la grande ville australien­ne. Le prêtre de la paroisse, un évêque de cette communauté chrétienne d’Orient, a été blessé sans que ses jours soient en danger, tout comme trois autres personnes dans ce que la police a dit considérer mardi matin comme un « acte terroriste ».

Le suspect est soigné pour des blessures à la main et il a été conduit dans un endroit sûr, l’attaque ayant provoqué la fureur parmi les fidèles, a affirmé Andrew Holland, un haut responsabl­e de la police de l’État de la Nouvelle-Galles du Sud.

Selon une retransmis­sion en direct du service religieux, un jeune homme habillé de noir s’est approché de l’autel, a levé le bras droit et a frappé l’évêque Mar Mari Emmanuel avec un couteau, provoquant la panique et des cris parmi les fidèles.

Un certain nombre de personnes se sont précipitée­s pour apporter leur aide, selon les images, et maîtriser l’assaillant.

Les services de secours d’urgence ont indiqué à l’Agence France-Presse que quatre hommes âgés de 20 à 70 ans étaient soignés notamment pour des lacération­s.

« Les personnes blessées souffrent de blessures ne menaçant pas leur vie, et elles ont été prises en charge […] avant d’être transférée­s à l’hôpital », a indiqué la police.

L’Agence France-Presse a identifié, d’après la vidéo, le lieu comme étant l’église du Christ Bon Pasteur, à Wakeley, dans la banlieue ouest de Sydney.

Le quartier est connu pour accueillir des membres de la petite communauté chrétienne assyrienne ayant fui les persécutio­ns et la guerre en Irak et en Syrie. Cette église offre un service religieux le lundi soir.

Foule en colère

La police a indiqué avoir commencé à recevoir des appels « vers 19 h 10 », et avoir alors appelé le public à éviter cette zone. Néanmoins, des centaines de personnes, apparemmen­t membres de cette communauté, ont tenté de rejoindre l’église après l’incident pour trouver l’assaillant, se heurtant à des cordons de police.

Un journalist­e de l’Agence FrancePres­se a vu des projectile­s lancés, avant que les policiers, équipés de boucliers, ne repoussent la foule.

Le suspect « a été extrait de l’église et emmené dans une direction non communiqué­e », a indiqué la police, demandant d’évacuer la zone.

Au moins deux policiers ont été hospitalis­és et des véhicules ont été endommagés lorsque la foule a lancé « des bouteilles, des briques et d’autres objets », selon la police.

La foule a exprimé « une réponse émotionnel­le à ce qui s’était produit dans l’église », après des rumeurs répandues sur Internet, a expliqué la police sans donner plus de détails.

Le chef du gouverneme­nt de la Nouvelle-Galles du Sud, Chris Minns, a lancé un appel au calme, dans un communiqué conjoint avec les autorités chrétienne­s et musulmanes.

« Nous appelons tout un chacun à agir avec bonté et respect pour l’autre », ont-ils écrit. « C’est le moment de montrer que nous sommes forts et unis. »

Samedi, une précédente attaque au couteau avait fait six victimes et plusieurs blessés à Sydney. Elle a été perpétrée dans un centre commercial par un homme de 40 ans atteint d’une maladie mentale, rien ne suggérant un motif terroriste, selon la police australien­ne. Cinq des six victimes tuées par Joel Cauchi sont des femmes, tout comme la plupart des personnes blessées. L’assaillant a été abattu.

Un ruban noir était projeté lundi sur l’Opéra de Sydney en signe de deuil.

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