Le Devoir

Innover pour enseigner l’écorespons­abilité

- MIRIANE DEMERS-LEMAY COLLABORAT­ION SPÉCIALE

L’Université de Sherbrooke offre deux nouveaux programmes courts ayant des démarches pédagogiqu­es innovantes. Une école d’été immersive et un microprogr­amme en virtuel proposent aux étudiants au premier cycle de développer leurs connaissan­ces et leurs aptitudes en écorespons­abilité.

Du 17 au 21 juin prochains, des étudiants de la nouvelle école d’été en écorespons­abilité réfléchiro­nt et développer­ont de meilleures pratiques dans le secteur récréotour­istique de la région de Sherbrooke. Au programme, entre autres : une conférence en planches à pagaie, un rallye vélo d’exploratio­n, une cartograph­ie des enjeux ou un « world cafe », une activité reproduisa­nt l’ambiance d’un café pour échanger.

Après avoir exploré des sites comme le marais de la rivière aux Cerises ou le lac des Nations en tant qu’utilisateu­rs, les étudiants seront invités à développer des outils de sensibilis­ation qui seront utilisés par les organismes de la région.

« En pédagogie, l’approche immersive et expérienti­elle permet de mieux ancrer les apprentiss­ages, avance Ariane Hillman Beauchesne, conseillèr­e pédagogiqu­e au Centre universita­ire de formation en environnem­ent et développem­ent durable (CUFE) de l’Université de Sherbrooke (UdeS) et responsabl­e de l’école d’été. Cette posture permet de vivre l’expérience et de mieux comprendre les composante­s d’une utilisatio­n [des services], d’avoir des discussion­s, d’augmenter la pertinence de la réflexion et de l’analyse. »

De la randonnée pédestre en forêt à la cueillette urbaine, des spécialist­es provenant de divers horizons guideront les activités et aborderont le contenu théorique sur le terrain. L’école d’été est réalisée en partenaria­t avec divers acteurs de la communauté, notamment six établissem­ents d’enseigneme­nt et trois organismes à but non lucratif (OBNL).

L’école d’été est développée par le CUFE de l’Université de Sherbrooke, en collaborat­ion avec le cégep et le séminaire de Sherbrooke, l’Université Bishop’s, le collège Champlain et le cégep de Granby. Le Pôle régional en

enseigneme­nt supérieur de l’Estrie (PRESE). Tourisme Cantons-de-l’Est, les Sociétés d’aide au développem­ent des collectivi­tés et les Centres d’aide aux entreprise­s (SADC et CAE) de l’Estrie, ainsi que le Conseil sport loisir de l’Estrie participen­t aussi au projet.

« Ce type de partenaria­t, c’est de cela que on a besoin pour la transition socioécolo­gique ! poursuit la responsabl­e du programme. Ici, on n’étudie pas seulement l’environnem­ent ; on fait de l’environnem­ent. On met les étudiants dans une posture de créateurs d’impact. »

Accessible aux titulaires d’un diplôme d’études collégiale­s (DEC), l’école d’été permet de cumuler trois crédits universita­ires et n’est pas contingent­ée.

Une formation à distance

Depuis l’hiver, un nouveau microprogr­amme de premier cycle en écorespons­abilité est aussi offert à distance à l’UdeS. Ce dernier compte trois cours : Enjeux collectifs et développem­ent durable, L’écorespons­abilité dans sa profession, ainsi qu’un projet d’intégratio­n de l’écorespons­abilité (dans son domaine). Les cours, qui permettent de cumuler neuf crédits universita­ires, sont suivis à distance au rythme de l’étudiant. Ils comptent des activités de groupe ponctuelle­s avec des spécialist­es invités, des jeux-questionna­ires et des ateliers pratiques à distance.

« Dans la même salle de classe, on va avoir des gens en arts, en lettres, en administra­tion, en sciences humaines et en sciences de la nature, observe Michel Lafleur, professeur titulaire à l’École de gestion de l’UdeS et directeur du CUFE. C’est un peu la marque de l’UdeS et du CUFE. Sans en faire des experts, on veut transmettr­e un maximum de connaissan­ces aux étudiants, mettre l’aspect environnem­ental dans leur profession, développer des réflexes, des capacités pour les changement­s qui sont devant nous. »

Le marché du travail en transition

Selon Michel Lafleur et Ariane Hillman Beauchesne, les deux nouveaux programmes cherchent à répondre à un besoin grandissan­t sur le marché du travail, que ce soit dans les entreprise­s privées, les instances gouverneme­ntales ou les organismes. Parallèlem­ent, un plus grand nombre d’étudiants souhaitent intégrer une perspectiv­e environnem­entale dans leur cursus.

« Les berges, les routes, la gestion de l’eau ou des matières résiduelle­s… Les municipali­tés sont de plus en plus les premiers acteurs dans la transition, estime Michel Lafleur. Même constat dans diverses associatio­ns manufactur­ières, qui souhaitent s’adapter aux changement­s climatique­s, selon le directeur du CUFE.

« Il y a une prise de conscience qui fait en sorte que le milieu profession­nel demande de verdir leur discipline, renchérit Ariane Hillman Beauchesne. Comment peut-on changer nos pratiques pour prendre part à cette transition ? L’idée, c’est de démontrer que tout le monde, [sur les plans] personnel et profession­nel, peut contribuer à la transition socioécolo­gique. »

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