La sociologie animale à la rescousse
Durant un siècle, la pensée de Guy Rocher est demeurée originale. Le sociologue, même nonagénaire, s’est lancé il y a quelques années dans un nouveau plaidoyer, en affirmant que la sociologie aurait tout intérêt à s’attarder aux recherches sur les sociétés animales. Depuis quelques années, la science des animaux a connu un fort développement en Occident, observe le sociologue.
Intelligence, sensibilité, vie affective des mammifères, « on a beaucoup appris », estime-t-il. « Ça n’existait pas quand j’étais jeune. Les animaux étaient un peu comme une partie d’une nature morte. Mais, de plus en plus, on doit les voir au même degré que des vivants qui ont beaucoup en commun avec nous », croit Guy Rocher.
Il cite en exemple l’esprit de solidarité et l’absence de méchanceté dans les autres espèces qui peuplent la planète. « Par exemple, chez les animaux en général, il n’y a pas de cruauté, alors qu’on la trouve beaucoup chez les humains. On a vraiment une leçon à apprendre de la part des animaux sur ce point », dit-il, soulignant que des espèces en tuent d’autres pour se nourrir ou protéger leur territoire. « Mais ils ne le font pas gratuitement comme les humains peuvent le faire. Ils n’ont pas la cruauté et la hargne des humains », observe-t-il.
Guy Rocher estime également que les sociétés humaines pourraient tirer beaucoup d’enseignements en analysant les modes hiérarchiques dans le monde animal. « Ils sont égaux dans la hiérarchie. Ça nous apprend des choses sur le respect de la hiérarchie humaine, qui existe, qui est là. Mais les animaux la comprennent bien mieux que nous », croit-il.
Finalement, l’humanité gagnerait à s’inspirer de la façon dont certaines espèces s’occupent de leurs petits et les défendent, dans une optique de « bonté de la vie familiale animale ». « Ils peuvent nous servir d’exemple sur la manière dont ils savent les protéger et les entourer de tendresse, c’est étonnant. »