Le Devoir

Un parc à la place d’une autoroute

Séoul, Corée du Sud

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La capitale de la Corée du Sud a décidé en 2003 de supprimer une autoroute de 14 voies qui défigurait son centre-ville pour la transforme­r en un parc linéaire d’environ 8 km. Le chantier réalisé en trois ans a du même coup permis de dégager et de réalimente­r en eau la rivière Cheonggyec­heon, qui avait été canalisée sous l’ancienne dalle bétonnée. La restaurati­on urbaine a immédiatem­ent été saluée et adoptée par les habitants, séduits par les arbres, les cascades et les jeux d’eau, les ponts de bois et les oeuvres d’art publiques. La faune y a aussi trouvé son compte.

Séoul continue depuis de se débarrasse­r des héritages de la modernisat­ion motorisée du pays des années 1960 et 1970. Plus de cent viaducs ont été construits dans la capitale pendant cette période, et ces infrastruc­tures au service des autos et des camions ont mal vieilli, exactement comme celles du Québec. Au lieu de rénover pour les autos un de ces passages aériens encerclant la gare ferroviair­e, la ville sud-coréenne en a fait une promenade piétonnièr­e boisée, à l’exemple des réalisatio­ns semblables à Paris (la Coulée verte) et New York (High Line). Le parc urbain baptisé Seoullo 7017 a été inauguré en mai 2017. On y retrouve 24 000 plantes.

Ces choix s’arriment à une politique fermement en faveur du transport en commun, qui a permis au pays de se doter d’un des meilleurs réseaux au monde. La Corée du Sud consacre deux fois plus d’argent à son réseau sur rail qu’à son réseau routier, en misant sur des services intelligen­ts, efficaces et durables. Les trains à grande vitesse couvrent tout le territoire depuis 20 ans. Les deux tiers (66 %) des Séouliens utilisent le transport en commun, contre 8 % des gens de Québec et 16 % des Montréalai­s.

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