Un engagement indispensable
Une crise secoue le Centre justice et foi et la revue Relations depuis la fin mars : interruption soudaine des activités et brutale mise à pied du personnel, assorties d’explications insatisfaisantes et d’une vague évocation de reprise possible à l’automne. Plusieurs lettres d’indignation ont été adressées au conseil d’administration et à la Province jésuite du Canada par de nombreux citoyens et différentes personnalités publiques en provenance de différents milieux, communautaire, culturel et universitaire. Près de 1000 personnes signent une Déclaration en solidarité avec le personnel, et la liste s’allonge. La lettre type que certains ont reçue en réponse sent l’opération de communication plus qu’elle n’explique comment une telle décision peut se justifier. Désinvolture ou insensibilité ? Refus de rendre des comptes aux nombreux collaborateurs et alliés qui se considéraient de bonne foi jusqu’ici comme des partenaires de ce Centre ? Un tel silence paraît de toute façon inadmissible.
Il importe de prendre la juste mesure de cette crise. Par-delà le sort infligé à une institution et à son personnel, c’est la mouvance québécoise de conscientisation et de transformation sociale qui risque de perdre un de ses plus solides appuis. La raréfaction des ressources cherchant à rendre notre société plus humaine obligerait plutôt à protéger et soutenir celles qui subsistent. Le tort causé par ces mesures autoritaires est déjà considérable : la crédibilité du Centre risque d’être affaiblie, la viabilité de Relations se trouve compromise, et des personnes sont précarisées. Il devient chaque jour plus urgent pour le conseil d’administration du Centre justice et foi de rectifier le tir et de réassumer un engagement indispensable.
Guy Côté Le 19 avril 2024