Le PLQ plaide pour une fiscalité québécoise distincte sur le gain en capital
Le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, s’oppose à la hausse d’impôt annoncée par Québec pour s’harmoniser avec Ottawa
Quand vous créez un climat où les investisseurs ne sont pas intéressés à venir au Québec parce qu’il y a le gain de capital et que l’impôt est augmenté, quand vous êtes à zéro % de gain de productivité, c’est de l’argent de moins que vous avez dans les coffres de l’État et ça prend une vision pour ça
MARC TANGUAY
Le Parti libéral du Québec demande au gouvernement de renoncer à hausser le montant soumis à l’impôt sur le gain en capital.
Le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, a déclaré lundi que cette décision, annoncée jeudi, pénaliserait les particuliers et les entreprises.
M. Tanguay déplore que des contribuables qui ont investi dans l’immobilier pour se constituer un fonds de retraite verront ainsi leur planification modifiée.
« François Legault, qui emboîte le pas du fédéral, change les règles du jeu et vient taxer, entre autres, des Québécois qui avaient prévu des gains en capital pour leur retraite », a-t-il déclaré.
Quant aux entreprises, elles seront privées de fonds qui auraient permis des investissements pour des gains en productivité, avance-t-il.
Jeudi, à la suite d’une décision du gouvernement fédéral, le ministre des Finances, Eric Girard, a annoncé que le gouvernement du Québec imposerait à son tour une plus grosse part du gain en capital.
Dans son budget déposé la semaine dernière, Ottawa a annoncé une hausse de l’impôt sur le gain en capital des particuliers et des sociétés, dont la hauteur passera de 50 % à 66 % sur les sommes de plus de 250 000 $.
Distincts fiscalement
Le ministre Eric Girard a présenté sa décision dans le cadre d’une série de rajustements qui visent à harmoniser la fiscalité québécoise à celle du gouvernement fédéral, ce que M. Tanguay a raillé.
« S’harmoniser, quelle belle excuse pour aller piger dans les poches des Québécois, a-t-il dit. On n’est pas une société distincte, au Québec ? »
Selon le chef libéral, le gouvernement a raté une occasion pour faire en sorte que la fiscalité québécoise soit plus avantageuse pour les particuliers et les sociétés.
« Plutôt que de s’harmoniser puis de suivre Justin Trudeau là-dessus, dans cette voie d’augmenter les taxes et impôts, on aurait pu se distinguer en se disant : “Justement, au Québec, nous aurons un environnement d’investissement qui sera davantage compétitif parce que nous, on n’emboîtera pas le pas, on ne va pas taper sur la tête et on ne va pas taxer encore plus celles et ceux qui vont faire des gains de capital, entre autres, sur des immeubles qu’ils ont entretenus pendant des années. […]” »
Une vision
Marc Tanguay s’est abstenu de dire si un éventuel gouvernement libéral ferait marche arrière pour rétablir le taux d’inclusion à 50 % sur les gains en capital.
« Il y aura des débats dans l’environnement où nous serons à ce momentlà », a-t-il dit.
Lundi, M. Tanguay a également écrit au premier ministre François Legault pour le presser de présenter le plan de retour à l’équilibre budgétaire de son gouvernement.
À cet égard, le chef libéral intérimaire s’est contenté d’avancer qu’un gouvernement libéral stimulerait la création de richesse pour rétablir l’équilibre budgétaire grâce à une hausse des revenus de l’État.
« Quand vous créez un climat où les investisseurs ne sont pas intéressés à venir au Québec parce qu’il y a le gain de capital et que l’impôt est augmenté, quand vous êtes à 0 % de gain de productivité, c’est de l’argent de moins que vous avez dans les coffres de l’État et ça prend une vision pour ça », a-t-il dit.