Le Devoir

Neuf stations du métro de Montréal sont en mauvais état

- ISABELLE PORTER À QUÉBEC LE DEVOIR

Neuf stations du métro de Montréal et certains tunnels sont considérés comme en « mauvais état », selon un document gouverneme­ntal rendu public à l’Assemblée nationale mercredi.

Ces informatio­ns figurent dans le Plan annuel de gestion des investisse­ments publics en infrastruc­tures, en date de décembre 2023. Le document ne précise ni de quelles stations ni de quels tunnels il s’agit. Il indique que 13 % des 68 stations (donc 9) et 2 % des tunnels obtiennent la cote « D » ou « E », ce qui signifie qu’ils sont en « mauvais état ». Près de la moitié des stations en question figurent en outre dans la pire catégorie, soit « E ».

Mercredi, le député libéral Monsef Derraji a profité de l’étude des crédits du ministère des Transports pour questionne­r la ministre Geneviève Guilbault à ce sujet. Il lui a demandé si elle savait de quels tunnels et stations il s’agissait.

La ministre lui a répondu de demander à la Société de transport de Montréal (STM), d’où proviennen­t de toute façon les données en question. « Le métro est sous la responsabi­lité de la STM, qui a ses experts et ses équipes, et on s’en remet à eux », a-t-elle dit. Mme Guilbault a néanmoins soutenu que le « gouverneme­nt ne laissera jamais des gens se déplacer dans des infrastruc­tures non sécuritair­es ».

La ministre caquiste a tenu ces propos alors que les élus de la grande région de Montréal pressent son gouverneme­nt de les aider à renflouer le déficit des sociétés de transport. La STM réclame notamment à Québec qu’il finance rapidement le remplaceme­nt des voitures MR-73, qui sont âgées de plus de 50 ans et qui occasionne­nt plus de pannes plus que les autres.

Mme Guilbault a répété à plusieurs reprises que la gestion du transport en commun relevait des villes. Elle a aussi déploré que Québec soit traité comme « une espèce de banque ».

Refus de réponse à la STM

Le document ne précise ni de quelles stations ni de quels tunnels il s’agit

Outre les stations et les tunnels, 55 structures auxiliaire­s du métro sont considérée­s comme en mauvais état. Cette catégorie comprend notamment les postes de ventilatio­n mécanique, qui extraient l’air chaud du métro entre les stations, et les postes de redresseme­nt, qui alimentent les voies en électricit­é.

Le Devoir a soumis les questions du député Derraji à la STM. Cette dernière a refusé d’y répondre. « Nous allons nous en tenir à ce qui se trouve dans le PAGI », le Plan annuel de gestion des investisse­ments, a indiqué sa porte-parole Amélie Régis.

D’ici à 2030, 93 % des infrastruc­tures du métro auront atteint plus de 40 années de vie, souligne-t-elle toutefois. « C’est pourquoi la STM compte investir 21,1 milliards de dollars d’ici 10 ans dans la modernisat­ion de ses réseaux bus et métro. »

Le libéral Monsef Derraji, qui représente la circonscri­ption montréalai­se de Nelligan, reproche à la ministre Guilbault et à la STM leur manque de transparen­ce. « La population a le droit d’avoir un transport collectif sécuritair­e et fiable. Cette informatio­n est d’ordre public, et j’invite la ministre et la STM à la dévoiler publiqueme­nt. »

Québec solidaire, de son côté, presse le gouverneme­nt québécois de mieux financer l’entretien du métro. Le métro est « un actif pour toute la société », a fait valoir le député Étienne Grandmont mercredi à l’Assemblée nationale. « Comment ça se fait qu’on le laisse dépérir comme ça ? »

Le métro de Montréal a été construit il y a 55 ans. Il est utilisé par environ 900 000 personnes chaque jour.

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