Le Devoir

Encore cinq ans de démarches

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À ce jour, le gouverneme­nt n’a prévu aucune voie rapide pour les victimes indemnisée­s par l’IVAC qui devront se tourner vers l’aide ou la solidarité sociale une fois leurs prestation­s supprimées. Ces personnes devront donc suivre le chemin habituel, dont la porte d’entrée requiert d’avoir un compte en banque presque vide.

Le Devoir a interrogé le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale pour savoir si une voie d’accès particuliè­re était prévue pour les prestatair­es de l’IVAC. « Dans tous les cas, les personnes devront déposer une demande d’aide financière de dernier recours », a répondu le porte-parole Jonathan Gaudreault. Pour être admissible à cette aide, une personne qui n’a pas d’enfant à charge doit avoir un maximum de 887 $ en sa possession. En clair, « il faut être venu à bout de toutes les autres possibilit­és », résume Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. « Si tu es en couple et que tu as 10 000 $ dans le compte, il faut que tu le vides. »

Québec entend ensuite diriger les prestatair­es de l’IVAC qui font une demande d’aide sociale pour la première fois vers le Programme objectif emploi, comme le veut la pratique habituelle. « Ce programme prévoit un soutien du revenu et un accompagne­ment personnali­sé pour que les personnes participan­tes puissent intégrer le marché du travail et acquérir une autonomie financière », souligne M. Gaudreault. Les personnes inaptes à travailler ne pourront pas passer directemen­t au Programme de revenu de base, le plus généreux de l’État avec ses prestation­s de 1273 $ par mois (15 276 $ par année). Pour y avoir accès, les victimes devront obtenir un rapport médical et démontrer qu’elles ont eu des contrainte­s sévères à l’emploi pendant un minimum de 66 mois, soit cinq ans et demi.

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