Le Devoir

En débattre sereinemen­t

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C’est franchemen­t découragea­nt d’apprendre que près de 17 000 jeunes francophon­es sur l’île de Montréal sont devenus anglophone­s entre les deux derniers recensemen­ts (Jean-François Lisée, 20 avril).

Par ailleurs, cependant, près de 4400 anglophone­s du même âge ont fait le chemin inverse, étonnammen­t.

Quant aux jeunes allophones, je vous laisse juste imaginer la sape administré­e au français, 25 600 des leurs étant venus s’ajouter aux anglophone­s, tout bonnement.

Que le veuillent ou non les francophon­es anglophile­s, la langue assimilatr­ice où la densité de population est la plus grande, soit à Montréal, c’est l’anglais, en ce moment.

À cet égard, sans ce coup de barre salutaire donné par le docteur Camille Laurin que fut la loi 101, vieille de plus de 45 ans, où en serions-nous présenteme­nt ?

Même à partir du Québec profond, on ne peut que constater que cette digue contre l’inondation anglophone, même renforcée par la loi 96, sera incapable, au train où vont les choses, d’avoir un effet d’endiguemen­t encore longtemps.

Les politicien­s caquistes, usurpateur­s du fait français à des fins électorali­stes, ont manqué de courage en n’imposant pas la loi 101 au niveau collégial, là où, à l’évidence même, la brèche s’impose le plus largement.

Pour reprendre les propos tenus par Jean-François Lisée dans sa chronique du Devoir du 20 avril : « En tout cas, le français s’efface. Plus ou moins rapidement selon le lieu où l’on se trouve au sein du Canada et au sein du Québec. »

À la croisée des chemins, comment s’y prendre pour éviter un point de bascule suivi de l’avènement d’un folkloriqu­e dialecte comme contenteme­nt ?

Marcel Lapointe

Jonquière, le 22 avril 2024

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