Montréal procédera à l’abattage de cerfs dans deux parcs cet automne
La Ville veut faire passer la population de cervidés de 165 à 25 dans deux parcs de l’est de l’île
Montréal entend abattre quelque 140 cerfs de Virginie à compter de l’automne prochain afin d’en réguler la population dans deux parcs de l’est de l’île.
Aux prises avec une surpopulation de cervidés dans les parcs de la Pointeaux-Prairies et du Bois-d’Anjou, la Ville procédera à l’embauche de tireurs professionnels pour en réduire le nombre, s’appuyant ainsi sur les recommandations d’un comité d’experts composé de vétérinaires et de biologistes.
Au parc de la Pointe-aux-Prairies, où les inventaires aériens ont permis de recenser 140 cerfs, ce qui donne une densité de 46 individus par km2, l’objectif est de réduire le cheptel à une population de 15 à 23 bêtes afin d’atteindre une densité de 5 à 7,5 cerfs par km2. Au Bois-d’Anjou, où 25 cerfs ont été dénombrés, 3 ou 4 seront épargnés.
Après avoir examiné plusieurs solutions, le comité d’experts a rejeté l’option consistant à capturer les animaux pour les relocaliser, car elle présente de nombreux problèmes. Le stress important causé aux animaux est susceptible d’entraîner un taux de mortalité élevé, a-t-on souligné. Et non seulement il est difficile de trouver des territoires d’accueil pour les cervidés déplacés, mais cette solution exposerait également d’autres populations de cerfs à la transmission de maladies.
« C’est une annonce qu’on aurait préféré ne pas avoir à faire », a reconnu mardi Laurence Lavigne Lalonde, responsable des grands parcs au comité exécutif. Elle soutient toutefois que, compte tenu de l’augmentation exponentielle de la population de cervidés et de ses répercussions majeures sur la faune, la flore et la biodiversité, le statu quo n’était pas possible.
Montréal lancera sous peu un appel d’offres pour trouver une firme qui l’accompagnera dans cette opération l’automne prochain. Selon Mme Lavigne Lalonde, le recours à des tireurs professionnels est la solution la plus sécuritaire dans le contexte urbain de l’est de l’île. Une fois la population réduite, la Ville envisage de procéder à la stérilisation des femelles présentes dans les deux parcs afin d’éviter d’autres abattages.
En 2021, un rapport recommandait l’élimination d’une cinquantaine de cerfs, mais la population de cervidés a augmenté de 253 % depuis. En deux ans, 86 collisions automobiles avec des cerfs ont été dénombrées.
À Longueuil, l’abattage de cerfs au parc Michel-Chartrand avait été au coeur d’une contestation judiciaire, mais la Cour supérieure avait finalement donné raison à la Ville. La mairesse Catherine Fournier avait également dû faire l’objet de mesures de protection en raison de menaces de mort proférées contre elle.
« On ne peut pas prévoir comment les citoyens vont réagir. […] Est-ce qu’il y aura une levée de boucliers ? Peut-être. Mais on se base sur les meilleurs experts. On est confiants qu’on prend la meilleure décision », a expliqué Laurence Lavigne Lalonde.