Des hardes de caribous au bord du gouffre
également agrandir la réserve de biodiversité des Caribous-Forestiers-deManouane-Manicouagan pour y ajouter une superficie d’environ 4826 km2. Elle dépasserait ainsi les 10 000 km2.
Ces premiers éléments de l’éventuel plan gouvernemental ne concernent donc pas l’ensemble des hardes de caribous, même si la plupart se trouvent en situation précaire, voire critique.
Selon une récente étude scientifique internationale, les coupes forestières industrielles menées sur des dizaines de milliers de kilomètres carrés ont sérieusement perturbé les habitats nécessaires à la survie de l’espèce. Résultat : 11 des 13 populations de la province sont aujourd’hui à « risque » de disparition.
Nature Québec critique d’ailleurs l’absence de stratégie pour l’ensemble de l’espèce et l’absence d’échéancier pour sa présentation. « Le gouvernement est en train de signer l’arrêt de mort des populations de caribous particulièrement vulnérables », selon la directrice générale de l’organisme, Alice-Anne Simard.
« Nous maintenons notre demande d’une intervention rapide du gouvernement fédéral pour protéger de façon ciblée les hardes au bord du gouffre, notamment celle du Pipmuacan », ajoute Alain Branchaud, biologiste et directeur général à la Société pour la nature et les parcs du Québec.
Préoccupé par la « situation extrêmement précaire » du caribou et l’absence de plan de sauvetage de cette espèce, le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a réclamé le mois dernier la publication d’ici le 1er mai de la stratégie promise depuis plusieurs années par le gouvernement Legault. En cas de gestes insuffisants, Ottawa pourrait décréter des mesures de protection.
Une telle démarche, inédite de la part du gouvernement fédéral, pourrait ajouter plus de 35 000 km2 d’habitat protégé pour le cervidé.