Le campement proPalestine «n’a pas sa place », dit Bonnardel
Quoi qu’en dise la Cour supérieure, le campement pro-Palestine « n’a pas sa place » sur le campus de l’Université McGill, a déclaré mercredi le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel. Sa collègue Pascale Déry et lui ont par contre refusé de qualifier le campement d’« illégal », comme ils l’avaient fait la veille.
En se prononçant mardi sur la légalité des installations, les ministres Déry et Bonnardel ont « jou[é] un peu le juge à la place du juge », a déploré le député solidaire Alexandre Leduc. Tous les partis d’opposition ont appelé les élus du gouvernement à la prudence vu la judiciarisation du dossier.
Mercredi midi, la juge Chantal Masse, de la Cour supérieure du Québec, a rejeté une demande d’injonction déposée par deux étudiants de McGill réclamant de limiter l’espace où peut se tenir la manifestation en soutien au peuple de Gaza.
À l’Assemblée nationale, les ministres Déry et Bonnardel ont depuis remplacé dans leurs discours le mot « illégal » par des expressions comme « pas autorisé ».
« Le campement, pour moi, n’a pas sa place à l’Université McGill. Pour moi, la sécurité des étudiants est archi-importante et je vais faire confiance au jugement du [Service de police de la Ville de Montréal, SPVM] pour la suite des choses », a déclaré M. Bonnardel. « Ce campement n’a pas sa place sur le campus de l’Université McGill selon les règles de l’université », a-t-il ajouté.
De l’avis de Mme Déry, la décision de la justice « ne change rien à la position de McGill ». « Selon les politiques internes de l’établissement, [le campement] n’est pas autorisé. Donc, le SPVM a été avisé. On leur a demandé d’intervenir, l’établissement universitaire leur a demandé d’intervenir, alors ils suivent la situation de près », a-t-elle dit avant de poursuivre son chemin.
À Ottawa, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a évité de commenter l’appel aux forces policières sur le campus de l’Université McGill. Elle a dit avoir bon espoir que des avancées dans les discussions pour un cessez-le-feu à Gaza parviendront à calmer les tensions sur les campus universitaires. « On va mettre de la pression sur les différentes parties pour arriver à un cessez-le-feu. J’étais en contact avec Antony Blinken hier. Plus on est capables d’avoir un arrêt des violences, plus on va être capables de voir une baisse des tensions ici », a-t-elle affirmé en mêlée de presse avant la réunion du caucus libéral, mercredi matin.
Les militants présents sur le campus de McGill ont indiqué ne pas avoir l’intention de partir tant que l’université n’aura pas mis fin à tous ses partenariats avec des entreprises ayant des contrats avec l’armée israélienne.