QS élira la remplaçante d’Émilise Lessard-Therrien « d’ici l’automne »
La députée sherbrookoise Christine Labrie assurera l’intérim entretemps
Québec solidaire (QS) choisira la successeure officielle d’Émilise LessardTherrien « d’ici l’automne ». Entretemps, c’est la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, qui assurera l’intérim, lors d’une période qu’elle qualifie de « cruciale » pour son parti.
Trois jours après le départ de Mme Lessard-Therrien à titre de coporte-parole féminine, la direction de QS a donc jeté son dévolu sur Mme Labrie jeudi pour qu’elle occupe ce poste d’ici la prochaine élection interne. En acceptant ce rôle, l’élue solidaire se désiste de toute participation à une éventuelle course.
« Cette décision vise à garantir un processus équitable et ouvert à toutes nos membres aspirant à cette responsabilité. Les modalités et l’échéancier de la course au poste de porte-parole féminine seront déterminés prochainement », a indiqué la formation politique dans un communiqué de presse diffusé en cours d’après-midi.
S’adressant aux médias pour la première fois à titre de porte-parole féminine par intérim, Mme Labrie a confirmé qu’elle ne jouerait pas ce rôle longtemps. La course à la succession d’Émilise Lessard-Therrien « va se dérouler d’ici l’automne », a-t-elle dit. « Le souhait qu’on a, comme organisation, c’est de remplacer Émilise […] assez rapidement. »
Christine Labrie, qui en est à son deuxième mandat de députée, a été leader parlementaire du parti à l’Assemblée nationale avant les élections générales de 2022. Elle a ensuite terminé troisième dans la course à la succession de Manon Massé l’an dernier. Mme Lessard-Therrien et la députée Ruba Ghazal l’avaient alors devancée au terme d’un vote serré.
L’élue estrienne ne souhaite pas participer à une autre course, d’où sa décision d’accepter l’intérim. « Parmi les choses que j’ai mises en avant pendant la course dans la dernière année, plusieurs […] se retrouvent notamment dans le cahier de propositions du Conseil national [de mai]. Moi, j’ai senti que mes idées avaient commencé à faire du chemin déjà au sein du parti. Par ailleurs, ça a été difficile, cette course-là [l’automne dernier] », a-t-elle dit.
D’une durée officielle de trois mois, cette course s’était dans les faits étalée sur cinq mois, à partir du dernier Conseil national de Manon Massé en tant que porte-parole.
« Période de bouleversements »
Québec solidaire se retrouvait sans coporte-parole féminine depuis qu’Émilise Lessard-Therrien a claqué la porte lundi, citant des enjeux de centralisation autour de Gabriel Nadeau-Dubois.
Jeudi, Mme Labrie a convenu que le parti traversait une « période de bouleversements ». Son mandat consistera donc à en émerger avec « de bons bilans ». « Il y a des questions très sérieuses qui se posent à la suite des circonstances du départ d’Émilise. On veut faire les bilans adéquats, on veut faire les changements nécessaires », a-t-elle affirmé, tout en promettant de consulter les membres pendant cet intérim « crucial ».
« Je sens que Québec solidaire est à un tournant de son histoire, et que notre capacité à passer à travers cette période critique sera déterminante pour la suite. Je veux participer à ce qu’on arrive à réaliser le projet solidaire », a-t-elle ajouté dans le communiqué diffusé par son parti.
Gabriel Nadeau-Dubois a confirmé mercredi vouloir rester en poste, tout en appelant les militants solidaires à faire de QS un « parti de gouvernement ».
Jeudi, sur le réseau social X, il a salué l’arrivée de Mme Labrie à ses côtés. « Christine représente ce qu’il y a de mieux en politique québécoise. Elle est très bien outillée pour affronter les défis auxquels notre parti fait face en ce moment. C’est une excellente nouvelle pour Québec solidaire… et pour le Québec ! » a-t-il écrit.
La co-porte-parole solidaire par intérim ne bénéficiera d’« aucun supplément financier » lors de son court mandat. « L’Assemblée nationale me paie un salaire de députée. Elle paie également pour compenser mes déplacements vers Québec. Puis si j’ai des déplacements à faire ailleurs, ils sont à mes frais », a-t-elle indiqué.
Il y a des questions très sérieuses qui se posent à la suite des circonstances du départ d’Émilise. On veut faire les bilans adéquats, on veut faire les changements nécessaires. CHRISTINE LABRIE »