La liste d’impacts potentiels est longue pour l’usine de recyclage de Northvolt
L’entreprise devra réaliser une étude d’impact pour cette phase du mégaprojet industriel
Le projet d’usine de recyclage de Northvolt pourrait entraîner une longue liste de répercussions environnementales et sociales, selon ce qui se dégage de l’avis de projet déposé par l’entreprise en vue de la réalisation de l’étude d’impact qui est exigée pour cette phase du mégaprojet financé par Québec et Ottawa.
Pour la première fois depuis l’annonce du projet de Northvolt, l’entreprise doit divulguer en amont la liste des « effets anticipés » de son usine de recyclage de batteries, Revolt, qui sera soumise à la procédure environnementale qui s’applique à tous les grands projets industriels au Québec.
Cette liste comprenant les impacts potentiels liés à la construction et à l’exploitation de l’usine Revolt se retrouve dans l’« avis de projet » déposé au ministère de l’Environnement du Québec en avril, mais rendu public seulement vendredi après-midi sur le Registre des évaluations environnementales. Elle fait état des effets « succinctement détaillés » pour les milieux physique, biologique et humain.
En phase de construction, le document mentionne ainsi une « modification de la qualité de l’air », une « dégradation de la qualité de l’eau de surface », une « augmentation du bruit ambiant », un « accroissement du trafic routier » et un « empiètement sur les milieux humides ». On mentionne aussi : « perturbation et impact sur la faune, y compris les poissons, les tortues, les oiseaux, et leurs habitats ». Le site de Northvolt abritait auparavant une riche biodiversité, dont des espèces menacées.
« Impacts sur la santé »
Lors de l’« exploitation » de cette phase du projet de Northvolt, la seule à être soumise à la réalisation d’une étude d’impact, l’avis fait état d’« impacts sur la santé issus de la dégradation de l’environnement (air, sols, eau) », de « préoccupations concernant la sécurité publique (risques technologiques) », de la « modification de la qualité de l’air », de l’« augmentation du bruit ambiant », de la « dégradation de la qualité de l’eau de surface » et de « pressions sur le parc immobilier et les services publics ».
« L’étude d’impact abordera donc de manière documentée et détaillée les impacts potentiels des activités de construction et d’exploitation sur les composantes du milieu physique, biologique et humain de manière à les valider et à prévoir le cas échéant les méthodes adaptées de construction et les mesures d’atténuation permettant de réduire ou de minimiser les impacts inévitables sur le milieu », précise l’entreprise dans son avis de projet d’une douzaine de pages.
Selon le calendrier évoqué par Northvolt, l’étude d’impact serait déposée d’ici la fin de l’année et on estime que le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sera déposé en août 2025. Le décret autorisant le projet devrait suivre à l’automne de la même année, selon l’entreprise.
Northvolt devra auparavant répondre à la « directive » du ministère de l’Environnement, qui précise les éléments devant faire partie de l’étude d’impact : conséquences pour la biodiversité, protection de l’eau, gestion des sols contaminés, choix du site, choix de la technologie, procédés industriels, acceptabilité sociale, incidence sur le milieu local, circulation routière dans le secteur, mesures d’atténuation des différentes répercussions anticipées, etc.
La liste comprenant les impacts potentiels liés à la construction et à l’exploitation de l’usine Revolt se retrouve dans l’« avis de projet » déposé au ministère de l’Environnement du Québec en avril, mais rendu public seulement vendredi après-midi sur le Registre des évaluations environnementales
Autorisations à venir
Avant de lancer les opérations de recyclage, qui pourraient débuter en 2027, Northvolt a déposé une demande d’autorisation pour construire sa « giga-usine » de batteries sur le site où elle a rasé des milieux boisés et remblayé des milieux humides.
Elle a aussi demandé l’autorisation d’excaver des sols contaminés de certains milieux humides. Le ministère de l’Environnement, qui analyse présentement la demande et qui doit autoriser les travaux, ignore toutefois les niveaux de contamination des sols et les volumes qui seraient excavés.
L’entreprise a en outre déposé une demande à Pêches et Océans Canada pour pouvoir drainer vers la rivière Richelieu des eaux pluviales du site de sa future usine, qui renferme des sols contaminés.
Toutes ces demandes sont en cours d’analyse. Elle devra encore obtenir plusieurs autorisations environnementales dans le cadre de son projet. Celui-ci est en effet évalué au fur et à mesure que l’entreprise présente des demandes, en raison de l’absence d’une procédure environnementale qui comprend, comme le veut habituellement la pratique au Québec pour les grands projets industriels, une étude d’impact du projet.
Northvolt promet toutefois qu’elle publiera les documents déposés au gouvernement en vue de l’obtention des différentes autorisations, mais seulement une fois que ces dernières auront été accordées. L’entreprise dit agir ainsi au nom de la « sérénité » de l’analyse de celles-ci.