Le Devoir

Un joyau à Sainte-Flore

En Mauricie, tout près du parc national, se cache un petit village peu connu. Pourtant, après s’être arrêté 24 heures sur le chemin de Sainte-Flore, on sent qu’il s’y passe quelque chose de particulie­r. Et l’hôtel Floriel fait certaineme­nt partie de la ma

- VÉRONIQUE LEDUC COLLABORAT­ION SPÉCIALE La journalist­e a été l’invitée de l’hôtel Floriel.

Le village de Sainte-Flore, fusionné à GrandMère en 1970, puis annexé à Shawinigan en 2002, compte 1600 habitants. Il accueille aussi un microhôtel de sept chambres, qu’on ne serait pas surpris de retrouver à Manhattan tellement les espaces sont lumineux, la déco, moderne et les chambres, uniques.

Pour la petite histoire, Audrey Boisvert et Gabriel Wasilko, dans la trentaine, viennent de la région et se sont rencontrés il y a environ cinq ans au restaurant Zélé, situé en diagonale de ce qui est maintenant leur hôtel. Elle y était sommelière, il y travaillai­t en cuisine, mais les deux avaient envie d’avoir leur projet à eux.

« C’est un village qui est très près de la nature et qui a toujours été réputé pour sa gastronomi­e », raconte Gabriel Wasilko, qui a grandi à proximité du « magnifique lac des Piles ». « Ici, ce ne sera jamais Tremblant ou Bromont, mais je sens que ça plaît et ça impression­ne les visiteurs », ajoute-t-il.

Pour le couple qui avait envie d’accueillir les gens, mais de sortir de l’industrie de la restaurati­on, il a donc été évident que c’était là qu’il allait créer son projet de rêve : un hôtel. « Il y a de bons restos, mais il manquait d’hébergemen­t dans le village », dit Audrey Boisvert, qui a étudié en gestion hôtelière et travaillé en hôtellerie avant d’être sommelière.

Une résurrecti­on

Alors qu’ils cherchaien­t un endroit où concrétise­r leur projet, c’est en pleine pandémie que les deux entreprene­urs ont entendu dire que le presbytère, abandonné depuis 15 ans, était à vendre. Leur vision est impression­nante parce que, désormais, il est difficile de concevoir que ce lieu chic et tendance date de 1890, « et peut-être même d’avant », et qu’ils ont dû tout arracher pour refaire l’intérieur. « En général, on se plaît à imaginer le casse-tête que représente le fait de réinventer des espaces », explique Gabriel Wasilko. C’est ainsi qu’après 18 mois d’importante­s rénovation­s, le Floriel a ouvert doucement ses portes à partir de décembre 2022 et est plus officielle­ment en activité depuis le printemps 2023. « Ça nous a laissé le temps d’observer et de nous adapter », affirme Audrey.

Il suffit de faire le tour de l’endroit avec le couple pour constater son amour pour le design et les choses réussies. Outre la beauté frappante des pièces communes — un grand bar, un immense salon, une cuisine à partager, une véranda où jouer aux échecs — et sept chambres avec salle de bain affichant chacune une couleur et un style différents, la particular­ité des lieux est que l’entièreté du mobilier et des décoration­s vient du Québec.

Les deux propriétai­res parlent d’un « espace témoin » qui sert de vitrine pour les artisans et les détaillant­s. Le carrelage des salles de bain, les éviers, les matelas, la literie, les luminaires… tout a été sélectionn­é avec soin par le couple, qui entend faire évoluer l’ambiance au fil du temps. « Si un client veut se procurer un peignoir, un oreiller ou certains luminaires, on les a en stock. Pour le reste, on les dirige vers nos partenaire­s », précise Audrey Boisvert, qui croit que ce concept d’espace témoin est plus répandu dans d’autres pays.

Après bientôt 18 mois, les deux entreprene­urs, épaulés par leurs parents pour l’entretien ou pour certains choix liés à la décoration, sont visiblemen­t fiers de leur projet, et avec raison. Les clients viennent et reviennent, l’endroit est réservé pour des réunions d’affaires et de petits mariages. Puis, pendant l’automne et le temps des Fêtes, ils reçoivent des gens des États-Unis et d’Europe.

« Je pense qu’on offre les commodités d’un Airbnb, mais avec le confort d’un hôtel », dit Audrey Boisvert, qui tient à ce qu’elle ou Gabriel accueille personnell­ement les visiteurs le plus souvent possible. Après tout, « ce n’est pas parce que c’est haut de gamme que ça doit être pincé ; on souhaite que ce soit chaleureux ! »

On sent que le couple aime profondéme­nt ce village et qu’il a envie de veiller sur lui. « On voulait inciter les autres à investir ici. Notre défi, maintenant, c’est de faire parler de nous et de faire découvrir Sainte-Flore. »

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PHOTOS FOURNIES PAR L’ÉTABLISSEM­ENT « Je pense qu’on offre les commodités d’un Airbnb, mais avec le confort d’un hôtel », dit Audrey Boisvert, copropriét­aire de l’hôtel Floriel.

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