Compassion et altruisme
Il peut être très éprouvant pour les âmes sensibles de lire et de voir des reportages, presque en temps direct et quotidiennement, sur les exactions cruelles et atroces perpétrées au MoyenOrient. Savoir que des êtres humains tombent sous les bombes, survivent péniblement ou meurent dans le dénuement le plus total interpelle inévitablement la compassion envers nos semblables. Le spectacle de la souffrance d’autrui nous rend tristes et conscients de notre impuissance.
Détourner le regard et se taire n’est pas une option, et revient à cautionner la cruauté, toujours inexcusable.
Les guerres et les conflits meurtriers impliquent toujours deux parties prenantes opposées, qui se vouent parfois une haine viscérale depuis de nombreuses années.
Chacun des camps justifie ses exactions en invoquant le droit de se défendre contre l’ennemi et revendique ses droits légitimes.
Peut-on militer pour la paix sans prendre parti pour l’un ou l’autre des belligérants ?
Peut-on exiger la compassion et l’altruisme envers nos semblables sans se soucier des états d’âme du Hamas ou de Nétanyahou ?
Peut-on souhaiter l’acheminement de l’aide humanitaire sans se faire accuser de coopérer avec l’ennemi ?
Peut-on demander au Hamas de négocier de bonne foi un cessez-le-feu sans se faire accuser de ne pas appuyer la cause palestinienne ?
Comment faire comprendre aux deux parties que la guerre n’est plus une option ? Que fautil faire ou ne pas faire pour éviter d’attiser la haine et les tensions ?
Jean Crevier L’Assomption, le 3 mai 2024