Northvolt affirme que des « bombes artisanales » ont été posées sur son site
Les engins ont été placés sous de la machinerie, dit la multinationale, qui dénonce un nouvel acte de vandalisme
L’entreprise Northvolt affirme que des « bombes artisanales » ont été placées sous de la machinerie présente sur le site de sa future usine de batteries et dénonce ce nouvel acte de vandalisme ciblant le projet industriel.
« Notre équipe a constaté ce matin [lundi] que des bombes artisanales avaient été placées cette fin de semaine sous de la machinerie, dans l’intention manifeste de blesser nos travailleurs et présumément de ralentir nos activités. Les dispositifs de déclenchement n’ont pas fonctionné », a dénoncé lundi le président-directeur général de Northvolt Amérique du Nord, Paolo Cerruti, dans une déclaration officielle.
« Nous ne tolérerons pas ce genre de comportement. Nous sommes en contact étroit avec les forces de l’ordre et ne nous ménagerons aucun effort pour assurer la sécurité et la quiétude de nos travailleurs », a-t-il ajouté.
Aucune revendication du geste n’avait été annoncée lundi en début d’après-midi. Sur le réseau X, le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, a dénoncé un acte « déplorable et condamnable ». Son collègue Pierre Fitzgibbon a souligné pour sa part que « ces tactiques sont totalement inacceptables ».
Ce n’est pas la première fois que le site de Northvolt est la cible de gestes de contestation depuis que l’autorisation de détruire des milieux naturels en vue de la construction du complexe industriel lui a été accordée par le gouvernement du Québec. En février dernier, un groupe anonyme avait revendiqué l’installation de tapis cloutés « dans la forêt et sur les routes de façon à crever les pneus des véhicules et de la machinerie sur le site ».
Le groupe de militants avait également annoncé à ce moment que « des barres d’acier et des clous [avaient] été insérés de façon aléatoire dans la forêt », et ce, pour « armer la forêt contre ses destructeurs ». Ce type d’action, qui peut endommager l’équipement d’abattage, a déjà été employé ailleurs au Canada et aux États-Unis par des militants écologistes cherchant à stopper des coupes.
Avis de projet
Vendredi, le gouvernement a mis en ligne l’avis de projet déposé par l’entreprise en vue de la réalisation de l’étude d’impact qui est exigée pour l’usine de recyclage de batteries « Revolt », qui est l’une des phases du projet de Northvolt. Celle-ci pourrait entraîner une longue liste de répercussions environnementales et sociales, selon ce qui se dégage du document.
Avant de lancer les opérations de recyclage, qui pourraient débuter en 2027, Northvolt a déposé une demande d’autorisation pour construire sa « gigausine » de batteries sur le site où elle a rasé des milieux boisés et remblayé des milieux humides. Elle a aussi demandé l’autorisation d’excaver des sols contaminés de certains milieux humides. Le ministère de l’Environnement, qui analyse présentement la demande et qui doit autoriser les travaux, ignore toutefois les niveaux de contamination des sols et les volumes qui seraient excavés.
L’entreprise a en outre déposé une demande à Pêches et Océans Canada pour pouvoir drainer vers la rivière Richelieu des eaux pluviales du site de sa future usine, qui renferme des sols contaminés.
Toutes ces demandes sont en cours d’analyse. Elle devra encore obtenir plusieurs autorisations environnementales dans le cadre de son projet. Celui-ci est en effet évalué au fur et à mesure que l’entreprise présente des demandes, en raison de l’absence d’une procédure environnementale qui comprend, comme le veut habituellement la pratique au Québec pour les grands projets industriels, une étude d’impact du projet.