Fitzgibbon laisse planer un doute sur la fin de son mandat

Le ministre refuse d’infirmer l’hypothèse d’un départ prématuré, mais a promis à Legault de terminer son mandat, et ce dernier est persuadé qu’il tiendra parole

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a laissé planer un doute, mercredi, sur sa résolution à terminer son mandat, malgré l’assurance exprimée par le premier ministre, François Legault, qu’il restera en poste jusqu’à la prochaine élection.

Questionné à deux reprises dans des mêlées de presse, M. Fitzgibbon s’est contenté de répéter son intention de compléter le développement de la filière batterie et de mener un projet de loi à terme. « Je vais démissionner le matin où vous allez le savoir », a-t-il déclaré aux journalistes.

Pierre Fitzgibbon a accusé les représentants des médias de présumer qu’il ne terminerait pas son mandat tout en refusant, du même souffle, d’infirmer cette hypothèse. « Je vais finir les choses pour lesquelles j’ai fait des promesses à M. Legault », a-t-il esquivé.

Le ministre a ajouté ensuite que le développement de la filière batterie est « pas mal livré ». Il doit également déposer ce printemps un projet de loi sur l’énergie, qu’il espère faire adopter d’ici la fin de l’année.

Dans une entrevue publiée mercredi dans Les Affaires, M. Fitzgibbon, élu en 2018 puis réélu en 2022, a affirmé qu’il ne ferait pas plus de deux mandats.

« Je préfère m’en tenir à deux mandats, a-t-il dit. Je serais plus jeune que Biden, mais je pense qu’il faut laisser la relève. Je crois en ça. »

Le ministre Fitzgibbon a également esquissé son bilan et estimé que son legs serait constitué de la réforme d’Investissement Québec, du développement des zones d’innovation et de la filière batterie. Il a affirmé qu’il souhaite d’ici son départ promouvoir l’acier vert.

Legault confiant

François Legault s’est dit persuadé, mercredi, que son ministre, dont l’action a défini son gouvernement au cours des dernières années, terminera le mandat en cours, en 2026. « C’est ce qu’il m’a dit, a-t-il affirmé. […] Pierre est là pour tout le mandat. »

Le mois dernier, le whip en chef du gouvernement, Éric Lefebvre, a annoncé qu’il quitterait ses fonctions de député dès qu’un scrutin fédéral lui permettra d’être candidat pour le Parti conservateur du Canada (PCC), d’ici 2025. Il siège depuis comme député indépendant.

Le ministre des Finances, Eric Girard, qui a été candidat du PCC aux élections fédérales de 2015, a pour sa part été incapable d’écarter l’hypothèse qu’il pourrait répéter l’expérience.

Quelques jours plus tard, la vicepremière ministre, Geneviève Guilbault, a repoussé l’éventualité de porter les couleurs du PCC aux prochaines élections fédérales. « Je ne serai pas candidate du Parti conservateur du Canada en 2025 », a-t-elle dit le 25 avril.

Au cabinet du premier ministre, le directeur des relations médias, Manuel Dionne, a annoncé cette semaine qu’il quittera prochainement ses fonctions. Ce départ s’ajoute à celui de trois autres membres du personnel du cabinet de M. Legault, récemment.

Mercredi, le premier ministre a salué son directeur des relations médias durant son point de presse. « C’est un gars exceptionnel, a-t-il dit. Puis, évidemment, c’est tout un exploit d’avoir été capable de résister à vous autres, aux journalistes de la Tribune de la presse. »

Je vais démissionner le matin où vous allez le savoir PIERRE FITZGIBBON »