Prendre une mère par la main !

D’entrée de jeu, je dirai ici que pour moi, la fête des Mères, c’est tous les jours qu’elle a lieu. Mais je ne rejette pas pour autant l’idée qu’on puisse la célébrer chaque année, le deuxième dimanche du mois de mai. D’ailleurs, le dimanche 12 mai prochain, les fleuristes seront fort occupés.

Quand ma mère était de ce monde, je ne manquais pas, moi non plus, de lui offrir des fleurs ou d’autres présents à cette occasion. Mais je préférais — et de loin — lui écrire une lettre aux accents poétique.

Et puis, le mois de mai a toujours été celui de ma mère. Née le 28 mai, elle nous a quittés le 2 mai — sans oublier, bien sûr, la fête des Mères. Autant d’occasions de repenser à elle, de la célébrer, de me souvenir de sa présence sur Terre. De me souvenir de mon enfance heureuse en sa compagnie, de me souvenir de son legs.

Et je pense à ces quelques lignes de la chanson Prendre un enfant par la main d’Yves Duteil : « Prendre un enfant par la main. Pour l’emmener vers demain. Pour lui donner la confiance en son pas. » Parce que l’empreinte de la main de mère dans la mienne est restée gravée à tout jamais.

C’est fou et beau, les souvenirs, quand ils ont des odeurs, des sensations. La main de ma mère dans la mienne, sa chaleur, ne m’a jamais quittée. Cette main qui m’a montré à marcher, celle qui me menait à la maternelle, celle qui me fit danser. C’était la main du bonheur.

Dans les dernières années de sa vie, avec une santé chancelante, j’ai rendu la pareille à ma mère. Quand je lui rendais visite, pour l’aider à se déplacer, ce fut à mon tour de la prendre par la main pour faire de petites marches autour de la maison familiale. De la prendre par la main pour mieux la retenir. Elle qui effectuait ses derniers pas en ce bas monde.

Prendre une mère par la main. Pour, la remercier, pour lui montrer le chemin de la gratitude à son égard. Prendre une mère par l’amour. Et pour la dernière fois. Prendre une mère dans ses bras.

Yvan Giguère

Le 10 mai 2024