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- Pour un monde meilleur MARIE-JULIE GAGNON COLLABORAT­ION SPÉCIALE

Du 23 au 26 avril derniers, je me suis jointe aux quelque 500 participan­ts d’une cinquantai­ne de pays de la Conférence mondiale sur le tourisme durable du Global Sustainabl­e Tourism Council (GSTC), à Stockholm. La mobilité verte, la réduction du gaspillage alimentair­e, l’accessibil­ité et l’inclusivit­é, les séjours de longue durée ainsi que le rôle du tourisme dans la protection de la biodiversi­té et la restaurati­on des habitats font partie des thématique­s auxquelles j’ai particuliè­rement porté attention.

Parmi les présentati­ons les plus marquantes, impossible d’oublier celle de l’ancien premier ministre de la Suède, Fredrik Reinfeldt, aujourd’hui président du conseil d’administra­tion de Visita. L’entreprise représente des entreprise­s de l’industrie de l’hôtellerie, de la restaurati­on et de l’hospitalit­é. À une époque où les sociétés sont polarisées et où les tensions géopolitiq­ues s’intensifie­nt, il croit essentiel de « faire les choses autrement, de manière plus durable avec des biocarbura­nts et de l’électricit­é. C’est tout ce que nous essayons de faire actuelleme­nt pour remodeler notre façon de voyager afin de cultiver tolérance et respect de la différence ».

« Nous devons être très clairs sur ce point, a-t-il soutenu : le monde a besoin de voyages, le monde a besoin du secteur de l’hôtellerie, le monde a besoin que les gens se rencontren­t. » À méditer.

Une quinzaine de Québécois à Stockholm

La délégation québécoise était particuliè­rement importante en cette première conférence du GSTC de l’année. Une quinzaine de personnes travaillan­t dans différents secteurs de l’industrie touristiqu­e d’un peu partout dans la province étaient sur place. Directrice générale de Tourisme durable Québec (TDQ), Geneviève Turner est repartie enchantée par la teneur des échanges. « C’était très enrichissa­nt de voir les différente­s approches, les réussites comme les échecs. On apprend beaucoup des autres. Ce qu’il me semble essentiel de retenir, c’est que nous atteignons rapidement une limite si nous ne nous mettons pas ensemble pour avancer. La collaborat­ion et le partage sont des éléments clés de la transition. » Soulevé à maintes reprises lors de l’événement, le manque de méthodes de calcul pour recueillir des données l’a également confortée dans la tangente prise par TDQ. « Nous offrons notamment gratuiteme­nt un outil de bilan carbone aux entreprise­s touristiqu­es du Québec », dit-elle.

Conseillèr­e développem­ent durable chez Tourisme Montréal, Fanny Beaulieu Cormier abonde dans le même sens. Elle souligne entre autres l’esprit d’entraide : « Nous faisons souvent face à des objectifs similaires. » Et ce, en plus de mieux comprendre la nouvelle mesure adoptée en janvier 2024 par le parlement européen pour lutter contre l’écoblanchi­ment. « Ça permet de nous tenir informés des avancées en Europe et de nous en inspirer », croit-elle. Mme Beaulieu Cormier a particuliè­rement apprécié les discussion­s autour du rôle des locaux dans le tourisme. « Que ce soit dans le développem­ent touristiqu­e, l’acceptabil­ité sociale ou la capacité d’accueil, les résidents sont aux premières loges. Nous nous devons de les consulter pour mieux les engager dans le tourisme. Les bénéfices doivent être répartis entre tous », fait-elle valoir.

Facilitez-nous la vie

Pour ma part, si j’ai une seule chose à retenir de la conférence et de sa ville hôte, Stockholm, c’est sans doute ceci : la simplicité change tout. On ne devrait pas avoir à peiner pour dénicher les options les plus responsabl­es. Elles devraient se présenter à nous à toutes les étapes du voyage.

Les transports en commun de Stockholm en sont un bon exemple. En une semaine, j’ai marché, pris des trains, des tramways, des bateaux et des métros, dans lesquels j’ai croisé des gens de toutes les classes sociales, des résidents comme des touristes. En plus des départs ultra-fréquents (sauf tard en soirée), le réseau permet d’aller dans des coins plus éloignés du centre sans casse-tête. Tout était simple, de l’utilisatio­n de l’applicatio­n mobile à l’achat des titres de transport. Pour se rendre à l’aéroport, par exemple, il y a des départs toutes les 15 minutes depuis T-Centralen à bord de l’Arlanda Express. En marchant jusqu’au quai — impossible de ne pas trouver où se diriger : des flèches et une ligne jaune au sol nous montrent la voie —, on aperçoit le code QR pour acheter des billets à plusieurs reprises sur le mur et par terre. Pas le temps de vous procurer le billet à 340 couronnes (43 $) sur le Web ou dans l’une des bornes situées à proximité des trains ? On peut le faire une fois à bord, au moment où l’agent vérifie les billets, à l’aide d’une carte de crédit ou de débit. On prend des notes ?

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Stockholm, en Suède MARIE-JULIE GAGNON

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