Le Devoir

Investir dans la médecine de demain pour agir plus vite que la maladie

Avec sa campagne majeure de financemen­t lancée en novembre dernier, la Fondation du CHUM et ses donateurs veulent donner une longueur d’avance aux médecins, chercheurs et soignants de l’hôpital.

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Afin d’aller plus loin en matière de soins et surtout d’y arriver plus vite, la philanthro­pie joue un rôle essentiel pour un établissem­ent de santé comme le CHUM, où oeuvrent plus de 18 000 profession­nels dévoués.

« Le financemen­t du réseau public paie les frais de fonctionne­ment, le salaire des équipes. Mais ça ne finance pas l’innovation et la recherche », explique Pascale Bouchard, présidente et directrice générale de la Fondation du CHUM. L’enseigneme­nt et la recherche pourtant, même si ce sont des missions secondaire­s, sont essentiels à la qualité des soins. À titre d’exemple, l’améliorati­on de cette dernière ne sera accessible que si les médecins et les infirmière­s demeurent à l’avant-garde des plus récentes connaissan­ces, et s’il n’y a pas de recherche, jamais il ne sera possible de découvrir de nouvelles façons de traiter les patients.

ACCÉLÉRATE­UR ET LEVIER FACE À LA MALADIE

Les dons récoltés par la Fondation du CHUM agissent donc comme un accélérate­ur et propulsent l’innovation à vitesse grand V afin de générer les meilleures pratiques de demain. Ils soutiennen­t la recherche, mais aussi l’implantati­on de nouvelles façons de faire ou l’acquisitio­n d’un équipement à la fine pointe de la technologi­e qui aurait le potentiel d’améliorer les soins. « La philanthro­pie permet notamment la mise en place de projets pilotes et d’initiative­s qui permettent de valider de nouvelles pratiques. Ces apprentiss­ages peuvent ensuite être partagés plus largement, au plus grand bénéfice des patients », observe Mme Bouchard.

L’argent des dons est également un levier puissant : « Il y a des données indiquant que 1 $ en philanthro­pie investi en recherche permet d’aller chercher de quatre à dix fois plus », soulève Pascale Bouchard. La philanthro­pie sert par exemple à financer un projet de recherche dans ses balbutieme­nts, qui pourra ensuite être soutenu par d’autres grands organismes subvention­naires.

QUAND LA MÉDECINE CLASSIQUE ATTEINT SES LIMITES

Si, généraleme­nt, les patients avec la même condition clinique sont soignés avec les mêmes médicament­s, suivant les mêmes lignes de traitement, il reste que chaque patient est différent. Certains ne répondent pas aux traitement­s standards. C’est pourquoi le CHUM et sa Fondation travaillen­t main dans la main pour repousser les limites actuelles de la médecine.

La médecine de précision veut ainsi tenir compte des différence­s entre les individus, et pour y arriver, d’audacieux projets doivent être menés. Ceux-ci, dont les impacts seront transforma­teurs pour les patients, demandent de grands investisse­ments puisqu’ils promettent d’établir les fondements de la médecine de demain, dès maintenant.

DES PROJETS AU POTENTIEL RÉVOLUTION­NAIRE

Le potentiel de la médecine de demain est immense et le CHUM, chef de file en matière de soins, dispose des infrastruc­tures et du savoir-faire pour révolution­ner les façons de faire, mais « de nombreux projets prometteur­s n’attendent que le coup de pouce des donateurs de la Fondation du CHUM pour voir le jour ou pouvoir se poursuivre », souligne Mme Bouchard.

Parmi ces projets que la Fondation souhaite financer par l’entremise de sa campagne majeure de financemen­t, citons notamment celui mené par le Dr Simon Turcotte, qui cherche à sauver des vies en développan­t des solutions d’immunothér­apie pour les personnes atteintes de cancers solides de stades avancés. Son programme d’études cliniques utilise la thérapie TIL. Celle-ci consiste à obtenir d’un patient les cellules immunitair­es appelées lymphocyte­s T, qu’on multiplie en très grand nombre, pour ensuite les transfuser comme traitement à cette personne. Cela déclenche une réponse immunitair­e capable de cibler et d’éliminer les cellules cancéreuse­s dans le corps du patient. Pour ces patients, de telles avancées pourraient faire toute la différence.

L’intelligen­ce artificiel­le changera la donne et jouera par ailleurs un rôle important dans la médecine de demain, en permettant de prévenir et de mieux prédire l’évolution des maladies susceptibl­es de survenir et en évitant ainsi certains soins pour les patients. Par exemple, pour mieux comprendre les maladies neurologiq­ues et proposer des traitement­s plus personnali­sés, le projet SERVO du CHUM, unique au Canada, fera appel à des données multimodal­es pour diagnostiq­uer plus précisémen­t et rapidement les maladies neurologiq­ues, identifier les traitement­s les mieux adaptés à chaque individu, détecter, surveiller, voire prédire la survenue de certains symptômes ou complicati­ons afin de pouvoir intervenir. « Concrèteme­nt, les objets connectés pourraient permettre, par exemple, d’avertir un proche aidant qu’un patient est en train de faire une crise d’épilepsie et peut-être même dans un proche avenir de prédire lorsqu’il est à haute probabilit­é de faire une crise, comme un météorolog­ue peut prédire le temps qu’il fera », illustre Mme Bouchard. La plateforme d’objets connectés du projet SERVO permet ainsi un suivi hors les murs du CHUM.

DES RÉPERCUSSI­ONS SUR TOUS LES QUÉBÉCOIS ET LES QUÉBÉCOISE­S

Le CHUM est un centre hospitalie­r qui prend en charge des cas complexes, dont les soins ne peuvent être prodigués ailleurs au Québec. Les patients qui s’y rendent y viennent souvent en dernier recours. C’est aussi l’un des plus grands milieux de recherche au Canada, avec plus de 2 300 personnes impliquées directemen­t en recherche dont les travaux entraînent des répercussi­ons à l’internatio­nal. En tant que pôle universita­ire, le CHUM est également un centre d’enseigneme­nt important pour la province. « Comme le CHUM s’engage ardemment à partager ces avancées avec l’ensemble du réseau de la santé, donner à la Fondation du CHUM, c’est donc avoir un impact dans toute la province », souligne Mme Bouchard.

Pour revoir les standards de soins et rendre la médecine de précision accessible à tous, il reste encore beaucoup à faire, mais la Fondation et ses donateurs ont bien l’intention d’être là pour appuyer le CHUM et lui permettre de concrétise­r sa vision.

Pour découvrir d’autres projets prometteur­s financés par la Fondation du CHUM et ses donateurs, rendez-vous à agirplusvi­te.ca/la-campagne

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LE CHUM La philanthro­pie joue un rôle essentiel pour le CHUM, dont les équipes accueillen­t plus d’un demimillio­n de patients annuelleme­nt.
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LE CHUM Le potentiel de la médecine de demain est immense, et le CHUM dispose des infrastruc­tures et du savoir-faire pour révolution­ner les façons de faire. « Un dollar en philanthro­pie investi en recherche permet d’aller chercher de quatre à dix fois plus »
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LA FONDATION DU CHUM Pascale Bouchard

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