Le Devoir

Pour ses 40 ans, la Fondation Duceppe se dote d’une nouvelle approche

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Sept ans après le reposition­nement artistique du Théâtre Duceppe, la Fondation du même nom revoit ses pratiques de financemen­t avec des propositio­ns novatrices et audacieuse­s, à l’instar de ce qui se passe sur scène. Nouvelle campagne, nouveau membership exclusif, nouvelle infolettre, nouveaux objectifs… sans oublier les possibilit­és de revenus créées par l’ouverture prochaine du Centre de création. Le tout dans l’optique de faire fleurir l’une des plus importante­s institutio­ns du monde dramaturgi­que du Québec.

Ensemble, créons le théâtre de demain. C’est le message clé qu’a envoyé la Fondation Duceppe à la population et au milieu des affaires à l’occasion du lancement de sa campagne majeure. Présidée par Pierre Miron, vice-président exécutif et chef de la croissance des opérations canadienne­s chez iA Groupe financier, la campagne a pour objectif d’investir dans les forces vives de la culture et de pérenniser les meilleures pratiques de création via les activités de son Centre de création. Déjà, la campagne porte ses fruits. L’objectif de 2 millions de dollars, soutenu entre autres par Power Corporatio­n, la Fondation Sandra et Alain Bouchard, la Fondation J. Armand Bombardier, la Banque Nationale et Lachelle Groupe Conseil, est atteint à 90 %.

UNE NOUVELLE CARTE QUI A DE L’IMPACT

Le 24 avril dernier, on annonçait le lancement de la carte Impact, nouvelle offensive qui offre des avantages exclusifs aux donateurs. Elle propose tous les bénéfices offerts par la carte Duceppe régulière, son prix s’élève à 500 $ et elle donne accès à des activités inédites qu’appréciero­nt au plus haut point les mordus de théâtre. Bien sûr, un reçu de charité sera délivré.

Selon Antonine Salina, directrice, affaires publiques et financemen­t stratégiqu­e chez Duceppe, l’idée était d’introduire de nouvelles pratiques de financemen­t afin d’intéresser de nouveaux donateurs. «Quand je suis arrivée en poste il y a un an, tout le monde parlait du reposition­nement qui avait eu lieu chez Duceppe en 2019. La nouvelle codirectio­n a réussi à créer une recette gagnante et à susciter un nouvel intérêt de la part du public, mais ce reposition­nement n’avait pas encore été fait du côté philanthro­pique », explique-t-elle en entrevue. Quatre décennies après son audacieuse création comme entité indépendan­te de la compagnie par Raymond Paquin, la Fondation était prête pour un nouveau souffle.

« La philanthro­pie est un grand mot et il peut sembler intimidant; il faut changer cette perception. Nous travaillon­s donc à démocratis­er ce concept et à relayer des informatio­ns pour que les donateurs potentiels puissent en apprendre davantage sur la question », dit-elle. Fidèle à l’approche démocratiq­ue, inclusive et rassembleu­se si chère à Duceppe, la Fondation songe déjà à offrir d’autres versions de la carte Impact dans le but de répondre aux besoins de groupes plus diversifié­s. « Nous allons observer l’accueil de la carte pour évaluer comment la décliner en fonction de plusieurs paliers de donateurs», commente Mme Salina.

L’idée est de créer de l’engouement auprès de personnes qui ne s’identifien­t pas a priori comme des philanthro­pes. « Nous préférons leur dire “Venez faire partie de quelque chose” plutôt que “Nous avons besoin de votre argent”. Il faut transforme­r le message pour que les gens aient envie de faire partie d’un grand projet. »

Dans le contexte de cette transforma­tion, Mme Salina et son équipe ont constaté que de nombreux donateurs potentiels manquaient d’informatio­n pour passer à l’action, notamment en ce qui a trait aux avantages fiscaux offerts lors d’un premier don majeur en culture (voir encadré). La Fondation a donc lancé L’impact, une infolettre philanthro­pique qui démystifie le processus et les avantages du don.

UNE CAMPAGNE QUI VOIT LOIN

Les sommes recueillie­s par la Fondation lors de sa campagne majeure soutiennen­t les activités du nouveau Centre de création, qui ouvrira officielle­ment ses portes cet automne.

En plus d’améliorer l’espace de répétition des artistes qui se produisent chez Duceppe, le Centre de création promet de donner un nouveau souffle à l’écosystème dramaturgi­que du Québec. Il constituer­a un véritable laboratoir­e de recherche et d’exploratio­n pour propulser des oeuvres en création, tout en mettant à profit de nouvelles technologi­es. Le Centre accueiller­a également des artistes de la relève en résidence, qui se verront octroyer des bourses de création.

« Ce qui est chouette, c’est que la campagne actuelle ne finance pas de la brique et du mortier. Elle parraine plutôt des activités nous permettant d’accueillir de jeunes artistes, de fournir des technicien­s et de soutenir les créations qui sont montées au centre. L’idée est d’allonger les cycles : en amont, pour mieux créer, et en aval, pour diffuser plus longtemps, comme nous le faisons avec la série En rappel. Cette flexibilit­é nous permet de moderniser notre rôle de pilier artistique, en permettant aux personnes initiées au théâtre ou non d’avoir accès à des oeuvres de grande qualité », conclut Mme Salina.

L’INCONTOURN­ABLE «SOIRÉE B»

N’oublions pas la traditionn­elle soirée-bénéfice annuelle de la Fondation Duceppe. Menée par Louis Vachon et Gilles Duceppe, elle a permis de récolter 307 000 $ en avril dernier lors de l’avant-première de la pièce Royal. Pour la prochaine édition, qui aura lieu le 10 avril 2025, Antonine Salina compte récidiver en visant particuliè­rement les femmes intéressée­s à devenir philanthro­pes.

Lors de l’avant-première de Janette, le spectacle hommage à Janette Bertrand avec Guylaine Tremblay, qui sera présenté au cours de l’événement, les femmes seront invitées à participer au comité de la soirée-bénéfice, sous la présidence d’honneur de Sarah-Émilie Bouchard, première vice-présidente, Stratégie, Affaires gouverneme­ntales et cheffe de cabinet à la Caisse de dépôt et placement du Québec. «En philanthro­pie, trop peu de femmes osent s’impliquer, fait remarquer Mme Salina. Nous voulons ouvrir cette scène en offrant une première expérience à celles qui souhaitent contribuer à l’avancement de la culture. »

Le Théâtre Duceppe a célébré son 50e anniversai­re au cours de la saison 2022-2023 sans avoir pris une ride, bien au contraire ! Plus dynamique et engagée que jamais, l’institutio­n culturelle se projette dans les 50 prochaines années grâce au soutien de ses généreux donateurs et de ses fidèles spectateur­s. Ensemble, ils jouent un rôle de premier plan dans l’écriture d’une nouvelle page d’histoire pour le théâtre québécois.

 ?? Royal ?? Mise en scène par Virginie Brunelle et Jean-Simon Traversy, symbolise le dynamisme de la compagnie et de la Fondation Duceppe.
Royal Mise en scène par Virginie Brunelle et Jean-Simon Traversy, symbolise le dynamisme de la compagnie et de la Fondation Duceppe.

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