Le Devoir

Des études en droit plus accessible­s pour des jeunes de la DPJ

- MARIE-JOSÉE R. ROY COLLABORAT­ION SPÉCIALE

Grâce à la Fondation du Barreau du Québec, de jeunes adultes provenant de communauté­s moins favorisées, sous l’aile du Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ), bénéficien­t d’un salvateur soutien financier dans la poursuite de leurs études en droit et voient ainsi leur persévéran­ce scolaire récompensé­e. « On croit en vous », voilà le message que lance la Fondation du Barreau à ses étoiles de demain.

« Ces études sont exigeantes et demandent du temps, expose en entrevue Anne-Marie Poitras, cheffe de la direction de la Fondation du Barreau du Québec. Si on peut enlever ce stress à des jeunes provenant de milieux moins favorisés, ou de communauté­s ethnocultu­relles sousreprés­entées dans la communauté juri

dique, ça fait partie de la mission première de la Fondation du Barreau. »

Les objectifs de la Fondation du Barreau du Québec s’appuient en fait sur deux principaux piliers : l’avancement du droit (par le biais de subvention­s pour des projets de recherche, de concours juridiques, de midis webconfére­nces) et le soutien aux études juridiques.

C’est dans ce second programme de bourses que niche le partenaria­t avec la Fondation des jeunes de la

DPJ, mis en place en 2021, à l’issue d’une prise de contact entre la Cour du Québec, Chambre de la jeunesse, et la Fondation du Barreau, dans la perspectiv­e de mise en oeuvre d’outils en droit de la jeunesse. Quand les discussion­s entre la Fondation du Barreau et la Fondation des jeunes de la DPJ (offrant des services complément­aires à ceux de la DPJ, favorisant notamment la transition vers l’autonomie) ont éclos, à l’automne 2021 et à l’hiver 2022, trois jeunes étudiants en droit ont été ciblés et ont ainsi pu accéder à une formation scolaire sans stress financier.

« On a décidé de s’allier pour les soutenir afin de payer leurs frais de scolarité, leur transport en commun, leurs livres, leur alimentati­on, leur médication, leur loyer… » explique Anne-Marie Poitras.

Grande fierté

Cette première entente de trois ans entre les deux entités arrivant à

échéance cette année, la Fondation du Barreau a l’intention de la renouveler. « C’est très porteur et significat­if pour nous. On aura donné, après trois ans, 44 500 $ en bourses pour ces jeunes qui étudient le droit. Ce qu’on donne ne couvre pas l’entièreté des frais engagés par ces jeuneslà, mais la Fondation des jeunes de la DPJ vient compléter pour assurer un soutien financier complet. »

« Ce qu’on a entendu, c’est que ces jeunes ont une très grande fierté d’être soutenus par la Fondation du Barreau du Québec. Pour eux, c’est très significat­if, parce que c’est la communauté qu’ils aspirent à intégrer après leurs études et leur École du Barreau. Ça les aide à se préserver, à éviter le surmenage, le stress et l’anxiété, parce qu’ils savent qu’un soutien financier leur permettra de se concentrer sur leurs études, leurs devoirs et leurs examens. Ça leur procure une tranquilli­té d’esprit », poursuit Mme Poitras.

Une certaine perception préconçue veut que les études en droit soient plus faciles d’accès à une certaine élite sociale et financière. Malgré leur bagage particulie­r, même s’ils n’arrivent pas nécessaire­ment « de la même place » que d’autres camarades beaucoup plus favorisés ayant déjà côtoyé juges et avocats dans leur giron familial, Anne-Marie Poitras évoque néanmoins la grande résilience et la motivation inébranlab­le qui découlent des épreuves souvent traversées par les jeunes accompagné­s par la DPJ.

« On a décidé de s’allier pour les soutenir afin de payer leurs frais de scolarité, leur transport en commun, leurs livres, leur alimentati­on, leur médication, leur loyer… »

« Nous, ce qu’on cherche à reconnaîtr­e, c’est la persévéran­ce scolaire. C’est l’accompagne­ment qu’on veut leur donner jusqu’à la fin de l’École du Barreau, notamment. Leur bagage de résilience et de courage leur permet d’aspirer à ces études-là, surtout si on leur enlève les préoccupat­ions financière­s pour y arriver. Si certains voulaient aller à la maîtrise, on pourrait les soutenir. »

Coeur philanthro­pique

Dans une missive de remercieme­nts publiée par la Fondation du Barreau du Québec, l’un des candidats ayant reçu cet appui a chaleureus­ement fait part de sa grande reconnaiss­ance à l’organisme l’ayant épaulé dans son cheminemen­t universita­ire. « Votre soutien est essentiel pour garantir l’accès à l’éducation et assurer la formation de la future génération de juristes et d’avocats compétents », a écrit A., dont l’anonymat doit être préservé pour des raisons de prudence.

Anne-Marie Poitras souligne que la Fondation du Barreau est portée, depuis plus de 45 ans, uniquement par des dons privés, de gouverneur­s ou de donateurs (individuel­s, ponctuels, ou des entreprise­s…). D’où « l’appel au coeur philanthro­pique » de la communauté juridique, crucial dans l’élaboratio­n d’initiative­s comme la collaborat­ion avec la DPJ.

« On veut avoir une relève juridique la plus diversifié­e possible. C’est ce qui fera la richesse de la communauté juridique, qui va faire en sorte que le droit va contribuer de façon utile et pertinente aux défis de société qui se dressent devant nous », conclut Anne-Marie Poitras.

 ?? FONDATION DU BARREAU DU QUÉBEC ?? Anne-Marie Poitras, cheffe de la direction de la Fondation du Barreau du Québec, évoque la grande résilience et la motivation inébranlab­le qui découlent des épreuves souvent traversées par les jeunes accompagné­s par la DPJ.
FONDATION DU BARREAU DU QUÉBEC Anne-Marie Poitras, cheffe de la direction de la Fondation du Barreau du Québec, évoque la grande résilience et la motivation inébranlab­le qui découlent des épreuves souvent traversées par les jeunes accompagné­s par la DPJ.

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