Les Printemps du MAC, un encan iconique
Le compte à rebours est lancé pour Les Printemps du MAC, soirée-bénéfice annuelle au profit de la Fondation du Musée d’art contemporain de Montréal (MAC). Si l’événement sur le thème « Icônes » a lieu le 17 mai à l’Arsenal, son encan, lui, est maintenant commencé.
C’est en 2019 qu’Erika Del Vecchio, commissaire de l’encan et membre du comité des Printemps du MAC, a lancé cette initiative qui prend du galon d’année en année. « On a commencé très humblement, avec dix artistes, et on a amassé 25 000 $. Cette année, on a 30 oeuvres. L’encan a une valeur estimée à 130 000 $ », explique-t-elle.
La commissaire s’est donné comme mission de mettre en valeur des artistes contemporains, canadiens et émergents ou professionnels.
Et les oeuvres qu’Erika Del Vecchio sélectionne repoussent souvent les frontières des arts visuels. Au fil du temps, l’encan a proposé un néon, un tatouage, un vitrail et même un gâteau.
Avec la complicité des artistes
Cette année, Les Printemps du MAC mettent en vente pour la première fois un vêtement, création de l’artiste Marie-Ève Lecavalier. On trouve également dans le catalogue une chaise de Jeremy Le Chatelier. Et à 25 000 $, l’immense courtepointe de Wally Dion est l’oeuvre la plus chère mise à l’encan jusqu’à maintenant. Il s’agit d’ailleurs d’une oeuvre créée spécialement pour l’occasion, à l’instar de celles des artistes Margot Klingender et Studio Rat.
« Il y a des artistes qui me demandent de participer à l’encan des Printemps du MAC, raconte la commissaire. Je pense qu’ils sont excités de faire partie de l’événement parce qu’ils le connaissent et savent qu’il a une bonne réputation. Ils savent qu’on prend soin des artistes. »
Bien que l’encan soit au profit de la Fondation du MAC, les artistes qui acceptent de participer sont rémunérés. « Ils reçoivent 30 % de la vente de leur oeuvre et 70 % vont à la fondation pour soutenir la mission du Musée d’art contemporain, souligne Mme Del Vecchio. Sans les artistes, on n’aurait pas d’encan. C’est important de le faire sans prendre à l’un pour donner à l’autre. »
Selon la commissaire, l’encan rejoint des collectionneurs aguerris tout comme de premiers acquéreurs. Les uns connaissent déjà bien les artistes en émergence et sautent sur cette occasion de mettre la main sur une de ces oeuvres. Les autres peuvent profiter de prix relativement accessibles, les prix des oeuvres commençant à 500 $.
Surtout, le processus est plutôt démocratique, croit la commissaire. Participer à un encan est un jeu, contrairement à acheter en galerie. « Les gens peuvent miser à travers le monde », relève quant à lui Charles LeMay, coprésident du comité des Printemps du MAC. En effet, nul besoin d’assister à la soirée-bénéfice pour acquérir une oeuvre. Dans le passé, des oeuvres ont été acheminées à des acheteurs à Paris, à New York ou encore à Miami.
« C’est une belle occasion d’acquérir une oeuvre et de faire un don direct à la fondation », estime M. LeMay.
60 ans, ça se fête !
Chaque année, Les Printemps du MAC proposent un thème. Cette fois, il s’est imposé de lui-même : « Icônes » célèbre les 60 ans du musée en mettant en valeur les oeuvres de sa collection.
« L’instant d’une soirée, on va revisiter les oeuvres iconiques qui appartiennent au Musée d’art contemporain de Montréal, s’enthousiasme Charles LeMay. On parle d’environ 8000 oeuvres qui, en ce moment, sont toutes dans des boîtes en raison des rénovations du musée. »
Les participants sont donc invités à se rendre sur le MACrépertoire pour choisir une oeuvre dont s’inspirer pour créer leur look pour la soirée.
Le thème inspire également la scénographie de la soirée, qui souhaite renouer avec l’art. À l’origine, Les Printemps du MAC avaient lieu au Musée d’art contemporain, où les participants avaient accès à des salles d’exposition. Depuis quelques années, comme le musée est temporairement fermé, l’art passait uniquement par l’encan.
« C’est pour ça qu’on a choisi l’Arsenal comme salle cette année : le musée a une exposition permanente que les gens sont invités à voir », souligne le coprésident du comité.
130 000 $ C’est la valeur estimée de l’encan des Printemps du MAC cette année. En 2019, l’initiative avait permis d’amasser 25 000 $.
Le mini MET Gala de Montréal
Grande nouveauté cette année : les Printemps du MAC se sont associés à des designers d’ici. Parmi eux, notons Markantoine, Noemiah, Eliza Faulkner et Marie Saint Pierre. Tous habillent une personnalité publique avec une création inspirée d’une des oeuvres du MAC.
« Depuis quelques années, on se fait dire — et on le dit aussi, sans prétention — qu’on est la version montréalaise du MET Gala, dit Charles LeMay en référence à cette soirée ultraglam au profit du Metropolitan Museum of Art de New York. Cette année, on voulait pousser la note. »
L’objectif ? Faire rayonner encore plus Les Printemps du MAC pour toujours mieux soutenir l’art contemporain.
Les Printemps du MAC auront lieu le 17 mai à l’Arsenal à compter de 21 h. L’encan se terminera le soir même, à minuit.