Le Devoir

Un jury trié sur le volet

Encore une fois cette année, pour sa 17e édition, la compétitio­n de calibre internatio­nal célèbre l’excellence et le talent de créatifs et d’entreprise­s, toutes formes de design confondues. La date limite des mises en candidatur­e étant derrière nous, c’es

- CHARLES-ÉDOUARD CARRIER COLLABORAT­ION SPÉCIALE

Ils sont des designers, architecte­s, professeur­s, entreprene­urs, journalist­es et éditeurs expériment­és et reconnus pour leurs parcours inspirants et l’excellence de leurs approches avant-gardistes. « Ce jury multidisci­plinaire composé d’élites est l’un des éléments importants qui viennent ancrer le concours dans son ouverture sur l’internatio­nal et assurer la qualité et le prestige de la distinctio­n qu’est le concours des Grands Prix du design », précise l’organisati­on par voie de communiqué.

Des experts et leur vision

Ils sont une centaine à avoir accepté l’invitation à siéger dans l’un des jurys qui désigneron­t les gagnants dans les différente­s catégories. Parmi eux, près de la moitié a déjà occupé cette prestigieu­se fonction, alors que l’autre y participe pour la première fois. Dans son édition qui sera lancée en juin, le magazine Intérieurs braque les projecteur­s sur ces nouveaux venus aux parcours inspirants qui relèveront le défi de sélectionn­er les meilleurs. Accessible gratuiteme­nt dans sa version en ligne, le média bilingue basé au Québec accorde une place aux gens derrière chaque projet en rendant la culture du design et de l’architectu­re plus humaine. « On veut mieux les connaître, savoir qui ils sont. Dans notre édition People, on consacre une page à tous les nouveaux membres du jury de cette 17e édition », explique Brigitte Gadoury, coprésiden­te de INT.design, l’agence qui organise les Grands Prix du design.

Tushar Negi, architecte agréé par l’Ordre des architecte­s de l’Ontario (OAA) et le Conseil d’architectu­re de l’Inde (COA), fait partie de ce groupe trié sur le volet. Alors qu’il vient tout juste de recevoir les candidatur­es qu’il devra évaluer, il salue ce type d’initiative. « Des compétitio­ns comme celles-ci permettent d’acquérir de l’expérience et offrent des opportunit­és de reconnaiss­ance […] Pour ma part, j’examinerai la pensée créative originale des participan­ts dans les projets. J’aimerais voir des conception­s plus durables et un retour au minimalism­e », dit-il.

Questionné sur ce qu’il allait rechercher dans les idées qui lui seront soumises, l’architecte et cofondateu­r de beMONDO, Jean-Sébastien Bourdages, parle de beauté et d’esthétisme. Il suggère toutefois d’aller encore plus loin et de « juger les projets sur le potentiel de bien-être humain et d’appropriat­ion par les usagers. Ça peut être plaisant, de magnifique­s espaces rigoureux et quasi prescripti­fs d’un comporteme­nt à y tenir. Mais on dirait que, dans ces années postpandém­iques, l’architectu­re et le design devraient favoriser le confort physique et mental. [Créons] des lieux de travail ou milieux de vie pour les humains plus que pour un look pour la photograph­ie », croit-il.

Une vitrine sans frontières

« C’est une façon d’encourager les espaces et les projets qui se démarquent. Il faut rappeler que les concours de design sont beaucoup utilisés comme une méthode de promotion pour les designers ou les manufactur­iers. En accueillan­t des candidats à l’échelle internatio­nale depuis maintenant quatre ans, on arrive avec une vision beaucoup plus globale du design, une ouverture sur le monde », explique Brigitte Gadoury. Elle ajoute que ces concours sont reconnus pour être une source d’inspiratio­n à la fois pour l’industrie et les consommate­urs qui repensent leur espace de vie. « C’est une bonne façon de découvrir le style de chacun, de trouver une firme qui nous parle. Ces profession­nels proposent des solutions pour qu’un aménagemen­t se démarque par son look, son confort et son utilité », dit-elle.

Pour les participan­ts, non seulement ce type de compétitio­n permet d’honorer la profession, il peut aussi remodeler un plan de carrière en propulsant les lauréats vers de nouvelles avenues. « Le métier de designer exige un sens artistique et des compétence­s en affaires. Une distinctio­n représente par conséquent un gage de succès et de confiance pour les clients actuels et futurs. C’est aussi une reconnaiss­ance significat­ive de la part de ses pairs », estime Marie-Hélène Trottier, designer graphique agréée et membre du jury des Grands Prix du design 2024. Elle a elle-même reçu de nombreux prix en 25 ans de carrière.

 ?? RAPHAËL THIBODEAU ?? Signé L. McComber et Tania Dupont, ce projet de restaurati­on d’une vaste propriété de Westmount a remporté trois prix l’an dernier, dont celui de Grand Lauréat en design d’intérieur.
RAPHAËL THIBODEAU Signé L. McComber et Tania Dupont, ce projet de restaurati­on d’une vaste propriété de Westmount a remporté trois prix l’an dernier, dont celui de Grand Lauréat en design d’intérieur.

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