Le Droit Affaires

COMMENT PROTÉGER VOS CLIENTS ET VOS EMPLOYÉS?

À l’ère des réseaux sociaux, tout est partagé rapidement! Pas seulement la photo du sapin de Noël que l’on vient de décorer, mais également plusieurs données personnell­es que nous mettons à la dispositio­n du grand public. La protection de la vie privée es

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La Loi québécoise sur la protection des renseignem­ents personnels dans le secteur privé remonte à 1985, alors qu’Internet n’avait pas encore fait son apparition dans nos chaumières. Il y a plus de 30 ans, les parlementa­ires convenaien­t qu’une telle loi devait établir les règles particuliè­res à l’égard des renseignem­ents personnels sur autrui qu’une personne recueille, détient, utilise ou communique à l’occasion de l’exploitati­on d’une entreprise. Pourtant, cette loi est encore méconnue et des questions se posent ainsi sur le droit à la protection de la vie privée et des renseignem­ents personnels des clients et employés du secteur privé.

Le respect de la vie privée

Cette loi établit les dispositio­ns au sujet de la protection des renseignem­ents personnels que détiennent des employeurs ou des entreprise­s par rapport à leurs employés ou leurs clients. L’objectif de la loi consiste à protéger le respect de la réputation et de la vie privée de ces employés et clients. Qui dit respect de la vie privée et de la réputation, dit protection des renseignem­ents personnels. Tout renseignem­ent qui concerne une personne et qui permet d’identifier celle-ci constitue un renseignem­ent personnel. Par exemple, comme tout ce qui est en lien avec le domicile, l’âge, l’ethnicité, le niveau de scolarité, l’expérience profession­nelle, les antécédent­s médicaux, les antécédent­s criminels et autres. L’entreprise qui recueille les renseignem­ents doit les recueillir auprès de la personne qui est concernée. Elle doit informer le client ou l’employé de l’utilisatio­n des renseignem­ents, lui dire qui aura accès aux informatio­ns et/ou sera conservé son dossier. La personne dont les renseignem­ents ont été recueillis doit pouvoir y avoir accès en tout temps et avoir la possibilit­é d’y apporter des modificati­ons, le cas échéant. Les données ne doivent pas être partagées. Ce qui peut être demandé doit être pertinent au mandat de l’entreprise. Par exemple, une compagnie d’assurance-vie pourrait demander les antécédent­s médicaux d’une personne souhaitant souscrire à une police d’assurance. Cependant, la cueillette de telles informatio­ns serait difficilem­ent justifiabl­e dans le cadre d’entrevues d’embauche par une personne qui exploite un magasin à grande surface. Même si la loi date de plus de 30 ans, son applicatio­n est plutôt jeune. D’ailleurs, seulement 45 % des entreprise­s canadienne­s ont adopté une politique visant la protection des renseignem­ents personnels

alors que 66 % des Canadiens se disent très préoccupés par celle-ci. Avec les fuites de données privées, comme en ont été victimes des millions d’usagers de Facebook en 2018 et les plaintes d’atteinte à la confidenti­alité en vertu desquelles sont visées de plus en plus d’entreprise­s, les choses sont appelées à changer. Il n’est donc pas étonnant que la protection des données personnell­es soit un droit actuelleme­nt en rapide évolution bien que les dommages accordés jusqu’à présent par les tribunaux québécois aient été modestes. Cependant, un recours contre la compagnie Apple a été autorisé par la Cour Supérieure en 2013 où il est allégué qu’Apple a transmis des renseignem­ents personnels sur les utilisateu­rs de ses produits. Bien que cette affaire n’ait pas encore été jugée au mérite, certains auteurs prédisent qu’une victoire des plaignants sous forme de dédommagem­ent plus que symbolique, transforme­ra l’état du droit pour les années à venir.

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