SCÈNE CULINAIRE
De la rue Laval à la promenade du Portage, dans le secteur Hull, les Vilains Garçons n’ont rien perdu de ce qui a fait leur réputation, au grand plaisir des amateurs de bonne bouffe.
Les Vilains Garçons ont déménagé.
Pas loin, à moins de 100 mètres de leur adresse de la rue Laval. Le sympathique bar à tapas est entré dans son nouveau local de la promenade du Portage, à Gatineau, sans trop se soucier du passé.
Personne chez les Vilains ne s’inquiétait trop qu’il ait eu sept restaurants à cette adresse en huit ans. Juste dans les trois dernières années, les Vilains Garçons sont les cinquièmes, après Il posto, Échec & Mat, Il Forno et Le Shack 131.
Ce n’était pas grave non plus qu’il perde un mois d’exploitation avant d’obtenir leur permis d’alcool : c’était le problème du précédent exploitant des lieux et les Vilains ont dû montrer patte blanche (ce qui n’était pas difficile). Et quand la salle à manger a été inondée, deux semaines plus tard... ils ne se sont pas troublés non plus. Ils ont mis deux semaines de plus à tout nettoyer et ont redémarré. Ils ont finalement ouvert en septembre dernier.
Les Vilains Garçons, ce sont Cyril Lauer et Romain Riva, mais aussi Émilien Clovis Côté et Bob Tyler St-Jean. Mais à quatre paires d’yeux, ils ne se sont pas aperçus que la fin de leur bail du 39 A, rue Laval, était dépassée de cinq jours lorsqu’ils ont signifié leur intention de quitter les lieux. Ils se sont ainsi retrouvés avec un renouvellement automatique de cinq ans…
« Disons qu’on était pas mal déstabilisés », se rappelle Émilien Clovis Côté.
Cependant, ils ont fait contre mauvaise fortune bon coeur. Ils se sont creusés les méninges pour imaginer un concept ( une cantine asiatique métissée ) et l’ont ouvert en un tournemain. Il a été baptisé Yuzu.
« C’est un peu l’idée derrière le déménagement, précise le chef Romain Riva. Le concept, c’était d’avoir une cuisine plus grande pour nous permettre de fournir les Vilains et la brasserie. »
De nouveaux concepts en vue
La brasserie, c’est celle du BasCanada, dans le secteur Gatineau, où ils fournissent déjà toute la bouffe.
Ils travaillent sur de nouveaux concepts, notamment la charcuterie. Et s’apprêteraient à signer un autre contrat comme celui de la Brasserie du BasCanada, où ils débarquent toute la nourriture (et une petite équipe pour faire le montage des assiettes) à des gens qui ne veulent pas s’inquiéter de cet aspect-là de leur entreprise.
« C’est davantage de ce côté que nous agrandirons, avise le chef Riva. Il y a de la demande pour un troisième restaurant, que ce soit du côté des secteurs du Plateau, de Zibi ou même de Chelsea. Mais il est difficile de répliquer le service et la qualité associée aux Vilains Garçons. »
Déjà, les Vilains Garçons dans leur nouveau local de la promenade du Portage font amplement leur frais. L’endroit est couru… par une clientèle féminine en raison de la présentation des plats qui se fait dans de plus petites assiettes.
« Le style tapas, des petites bouchées, c’est plus doux pour le portefeuille. Et ça leur permet de venir plus souvent ! », poursuit Riva, qui était chef exécutif au Moulin de Wakefield avant de se jeter dans l’aventure des Vilains.
Plus discret, Cyril Lauer est l’homme des finances derrière tous ces projets, celui qui dit oui ou non à toute initiative.
« Si ce n’avait été de lui, nous ne serions pas là aujourd’hui ! », lance le chef Riva.
Les Vilains Garçons ont donc franchi le cap des cinq ans sans problème, mais pas sans soucis. Des soucis qu’ils ont réglé un par un. Ils sont maintenant repartis pour la gloire.