LA CYBERCRIMINALITÉ
Aujourd’hui, les pirates ne kidnappent plus les gens, ils prennent les données en otage, d’où l’importance pour les entreprises et institutions de se doter d’une assurance qui couvre les cybercrimes.
A PEINE 40% DES ENTREPRISES canadiennes possèdent une assurance cybersécurité. Pourtant, personne n’est à l’abri de ce genre de crime qui frappe partout, que ce soit les banques, les universités, les entreprises de service. Même Revenu Québec en a été victime ! Les pirates ne kidnappent plus les gens, ils prennent les données en otage.
L’attrait pour les produits d’assurance qui couvrent les cybercrimes est en hausse, selon un récent sondage réalisé auprès de 500 entreprises canadiennes par le FICO, une agence américaine d’analyse de données pour le milieu des affaires. On révélait que plus de 22% d’entreprises avaient opté pour ce type d’assurance par rapport à 2017. En septembre dernier, la MRC de Mékinac en Mauricie a perdu le contrôle de son système informatique. Des pirates ont saisi ses données informatiques et exigé une rançon de 70 000 $ pour libérer le système. La MRC a finalement été obligée de verser 30 000$ en cryptomonnaie pour récupérer l’accès à son système.
Une invitation faite aux pirates
Il faut dire que nous facilitons un peu la vie aux cybercriminels. Tous les jours, nous visitons des sites, nous téléchargeons des logiciels, des programmes, des applications sans avoir la certitude qu’ils sont « propres ». Les compagnies d’assurances ont vu qu’il y avait là un marché à exploiter. « On commence à voir la valeur de l’assurance contre le cybercrime », explique Amir Belkhelladi, leader pour l’est du Canada de ces questions chez Deloitte, qui compte plus de 600 spécialistes dans le domaine. « Mais, il faut d’abord penser à protéger ses données, avoir un bon système de défense avant de penser à s’assurer, ajoute-t-il. En terme de volume, les rançongiciels sont les crimes les plus fréquents. On capture votre contenu et on exige de l’argent, ou des bitcoins, pour les libérer. Plus audacieux, la fraude du président. Quelqu’un se fait passer pour le chef de l’entreprise (pendant que celui-ci est en déplacement) et demande un virement de dernière minute. Ce sont des millions de dollars qui sont en jeu dans ce cas-là », raconte monsieur Belkhelladi.