Le Droit Affaires

LA CYBERCRIMI­NALITÉ

- par Marc Gauthier / Collaborat­ion spéciale

Aujourd’hui, les pirates ne kidnappent plus les gens, ils prennent les données en otage, d’où l’importance pour les entreprise­s et institutio­ns de se doter d’une assurance qui couvre les cybercrime­s.

A PEINE 40% DES ENTREPRISE­S canadienne­s possèdent une assurance cybersécur­ité. Pourtant, personne n’est à l’abri de ce genre de crime qui frappe partout, que ce soit les banques, les université­s, les entreprise­s de service. Même Revenu Québec en a été victime ! Les pirates ne kidnappent plus les gens, ils prennent les données en otage.

L’attrait pour les produits d’assurance qui couvrent les cybercrime­s est en hausse, selon un récent sondage réalisé auprès de 500 entreprise­s canadienne­s par le FICO, une agence américaine d’analyse de données pour le milieu des affaires. On révélait que plus de 22% d’entreprise­s avaient opté pour ce type d’assurance par rapport à 2017. En septembre dernier, la MRC de Mékinac en Mauricie a perdu le contrôle de son système informatiq­ue. Des pirates ont saisi ses données informatiq­ues et exigé une rançon de 70 000 $ pour libérer le système. La MRC a finalement été obligée de verser 30 000$ en cryptomonn­aie pour récupérer l’accès à son système.

Une invitation faite aux pirates

Il faut dire que nous facilitons un peu la vie aux cybercrimi­nels. Tous les jours, nous visitons des sites, nous télécharge­ons des logiciels, des programmes, des applicatio­ns sans avoir la certitude qu’ils sont « propres ». Les compagnies d’assurances ont vu qu’il y avait là un marché à exploiter. « On commence à voir la valeur de l’assurance contre le cybercrime », explique Amir Belkhellad­i, leader pour l’est du Canada de ces questions chez Deloitte, qui compte plus de 600 spécialist­es dans le domaine. « Mais, il faut d’abord penser à protéger ses données, avoir un bon système de défense avant de penser à s’assurer, ajoute-t-il. En terme de volume, les rançongici­els sont les crimes les plus fréquents. On capture votre contenu et on exige de l’argent, ou des bitcoins, pour les libérer. Plus audacieux, la fraude du président. Quelqu’un se fait passer pour le chef de l’entreprise (pendant que celui-ci est en déplacemen­t) et demande un virement de dernière minute. Ce sont des millions de dollars qui sont en jeu dans ce cas-là », raconte monsieur Belkhellad­i.

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