Le Droit Affaires

LA CONSTRUCTI­ON DANS LE SANG

- Par Jean Gagnon / Collaborat­ion spéciale

Elles sont trois soeurs qui dirigent depuis 2017 Michanie Constructi­on, une entreprise familiale fondée par leur père.

Toutes pour une et une pour toutes pourrait être le leitmotiv des soeurs Mireille Guay, Chantal Régimbald et Stéphanie Brunet, propriétai­res de Michanie Constructi­on, une entreprise ottavienne active dans le domaine de la constructi­on commercial­e, institutio­nnelle et industriel­le. Et leur D’Artagnan à elles, c’est leur père, Jacques Brunet, le président-fondateur de la compagnie en 1997.

Les frangines vouent une admiration sans borne à celui qui a mérité le titre d’Entreprene­ur de l’année remis par le Regroupeme­nt des gens d’affaires en 2016. « Il est tellement dévoué, il ne recule devant rien, il trouve les réponses à tout. Il traite tous les employés comme s’ils étaient ses petits gars. C’est un modèle incroyable », claironnen­t-elles l’une après l’autre.

Si Jacques Brunet préside encore Michanie Constructi­on, ce sont ses trois filles qui dirigent l’entreprise au quotidien. Depuis mars 2017, elles en sont propriétai­res. Et n’allez pas leur dire que tout a été facile, loin de là. « Les fins de semaine, si on voulait voir notre père, on allait sur les chantiers avec lui. On a su quels étaient les matériaux, les outils, comment prendre les notes, rencontrer des clients avec lui, répondre au téléphone », se rappellent les trois femmes toutes âgées dans la trentaine.

« On a été élevées dans le domaine de la constructi­on. Quand on était jeunes, nous n’allions pas travailler chez McDonald’s, nous allions travailler avec notre père d’abord sur les chantiers, ensuite dans les bureaux », insiste Mireille Guay.

Des femmes dans un monde d’hommes

Complément­aires dans la vie comme au boulot, elles ont diversifié leur formation afin de pouvoir couvrir à elles trois toutes les sphères de gestion d’une entreprise. « Elles ont étudié l’une en comptabili­té, l’autre en ressources humaines, et la troisième en administra­tion. Elles ont des tâches différente­s et elles ont tout pour réussir. Et elles ont la constructi­on dans le sang », résume leur père, leur plus grand admirateur.

Elles l’avouent d’emblée, leur arrivée à la tête d’une compagnie qui oeuvre dans un domaine où les postes sont traditionn­ellement occupés par des hommes n’a pas toujours été rose. « Des hommes qui étaient habitués d’être dirigés par un homme, il y en a qui ont perçu ça comme un changement. Mais, règle générale, ça s’est très bien passé. Il y en a qui on eu des craintes, mais elles se sont dissipées. Parce que mon père est resté dans l’entreprise, ça a rassuré tout le monde », raconte Stéphanie Brunet. Même son de cloche chez le paternel : « Je pensais qu’il y aurait un petit froid, surtout avec les plus vieux employés. Mais il n’y a pas eu de choc, tout s’est bien passé. »

Mais la partie était loin d’être gagnée. « On a eu plus d’épreuves, c’est sûr. Les entreprene­urs, les clients, ils vont voir une femme arriver sur le chantier et ils se disent qu’elle ne sait pas ce qu’elle fait, qu’elle ne sait pas ce qu’elle dit », témoigne Chantal Régimbald.

Être femmes dirigeante­s s’accompagne souvent d’une certaine forme de solidarité. « Ce qui surprend, c’est qu’on voit des entreprise­s qui sont aussi dirigées par des femmes et qui demandent nos services. On a un respect mutuel envers ces personnes. Ça nous apporte un différent type de clientèle car il y en a qui préfèrent faire des affaires avec des femmes plutôt qu’avec des hommes », ajoute-t-elle.

Une entreprise diversifié­e

Décorer un sapin de Noël, changer une ampoule, bâtir un nouvel édifice, voilà quelques-uns des services offerts par Michanie Constructi­on. Parmi les réalisatio­ns de l’entreprise, notons le détaillant Rona de ClarenceRo­ckland, le Centre de santé de Brockville et la Maison Fraternité d’Ottawa. Outre le secteur de la constructi­on et de la rénovation, Michanie est également active dans les domaines des réparation­s, de l’entretien de propriétés commercial­es, institutio­nnelles et industriel­les, de l’analyse budgétaire, de la planificat­ion et de la gestion de projets.

En outre, Michanie exploite des contrats d’entretien auprès de grandes institutio­ns comme le Musée canadien de la guerre, le Centre national des arts et Via Rail pour la gare du chemin Tremblay à Ottawa. Une spécialisa­tion que l’entreprise veut développer davantage à l’avenir.

LE CÔTÉ FRANCOPHON­E ATTIRE AUSSI CERTAINS CLIENTS. LA COMPAGNIE EST FIÈRE DE DIRE QU’ELLE EST BILINGUE », ADMETTENT-ELLES EN CHOEUR.

La famille d’abord

Oeuvrer pour de grandes institutio­ns publiques a aussi ses exigences. Et c’est leur mère, Ginette Brunet, qui voit à l’obtention des cotes de sécurité nécessaire­s à l’embauche et à l’affectatio­n du personnel.

Jacques, Ginette, Mireille, Chantal et Stéphanie ne sont pas les seuls membres de la famille à travailler au sein de l’entreprise. Les trois conjoints des propriétai­res sont eux aussi actifs chez Michanie. Et l’affaire risque de ne pas s’arrêter là. « On veut avoir une continuité familiale avec l’entreprise. Si on peut le faire avec nos enfants, on va le faire », s’accordent pour dire les trois soeurs natives de Clarence Creek.

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Chantal Régimbald
Stéphanie Brunet ?? PATRICK WOODBURY, LE DROIT
Mireille Guay Chantal Régimbald Stéphanie Brunet PATRICK WOODBURY, LE DROIT
 ??  ?? Récipienda­ire du prix de l'Entreprene­ur de l'année lors du gala 2016 du Regroupeme­nt des gens d'affaires, Jacques Brunet, à droite, en compagnie de Robert Héroux, de Desjardins Entreprise­s-Ottawa et Est de l'Ontario.
Récipienda­ire du prix de l'Entreprene­ur de l'année lors du gala 2016 du Regroupeme­nt des gens d'affaires, Jacques Brunet, à droite, en compagnie de Robert Héroux, de Desjardins Entreprise­s-Ottawa et Est de l'Ontario.
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