Le Droit Affaires

DE L’ÉCOLE À L’ÉCOLE

- Par Denis Gratton Le Droit

Venue s’établir dans la région pour étudier en biochimie, la communicat­rice Nathalie Brunette est de retour sur les bancs d’école, trente ans plus tard.

NB COMMUNICAT­ION FÊTE SES 20 ANS CETTE ANNÉE.

Le « NB », c’est pour Nathalie Brunette, une Lavalloise qui s’est établie en Outaouais il y a un peu plus de 30 ans pour poursuivre ses études en biochimie à l’Université d’Ottawa dans le but de devenir enseignant­e en sciences.

Puis elle et son conjoint François Desrochers, un policier retraité de la Gendarmeri­e royale du Canada, sont devenus parents. « J’ai eu trois enfants en trois ans, dit-elle. Quand je fais quelque chose, je ne le fais pas à moitié », ajoute-t-elle en riant.

Les études ont donc fait place à la marmaille pendant une dizaine d’années. Mais après ces dix ans à la maison, et après que le « p’tit dernier » ait pris le chemin de l’école, Nathalie Brunette décide de retourner sur le marché du travail. D’abord en offrant ses services à l’organisme communauta­ire de Buckingham, le Centre Actu-Elle, qui traversait à l’époque une période de crise financière. Puis comme agente des communicat­ions et des relations avec les médias pour l’ancienne mairesse de Buckingham, Jocelyne Houle.

« Apparemmen­t que j’avais des habilités en communicat­ion, laisse-t-elle tombé en souriant. Alors je me suis lancée dans ce domaine en me disant un peu: ‘‘ fake it until you make it ‘‘. » Traduction libre: improvise jusqu’à ce que tu maîtrises.

Et Nathalie Brunette a sans contredit vite maîtrisé sa matière. Au cours des 20 dernières années, de nombreux organismes publics, communauta­ires et gouverneme­ntaux ont fait appel à ses services et à son expertise en communicat­ion. Parallèlem­ent, elle a assuré le marketing et les relations publiques et médiatique­s pour 18 festivals et événements majeurs tels le Festival de montgolfiè­res de Gatineau, Le Franco, les Jeux du Québec, les Rendez-vous de la francophon­ie et le volet gatinois du Bal de neige et du 150e anniversai­re de la Confédérat­ion.

Vingt ans déjà. Et la réputation de NB Communicat­ion en Outaouais et dans la grande région d’Ottawa n’est certes plus à faire.

Mais pour Nathalie Brunette, les 20 dernières années ne sont qu’un prélude des choses à venir pour son entreprise. Elle voit grand. Elle voit loin. Et cette fois-ci, rien n’est laissé à l’improvisat­ion.

DENIS GRATTON: VOUS NE FAITES PLUS BEAUCOUP DE FESTIVALS ET D’ÉVÉNEMENTS DEPUIS UN AN OU DEUX. C’EST VOULU ?

NATHALIE BRUNETTE: J’en fais un peu moins, c’est vrai. Mais je suis un peu comme Dominique Michel. Je me dis chaque année que c’est fini, les événements. Mais j’ai de la difficulté à tirer la « plug ». (Rires). Le seul que je fais présenteme­nt - et c’est parce qu’il est un peu différent des autres - c’est le spectacle aérien Aero GatineauOt­tawa . Il est dans une phase de croissance intéressan­te et je veux contribuer à son développem­ent. Mais depuis quelques années, j’ai découvert une autre passion: l’université. Je suis retournée sur les bancs d’école en 2015, à l’UQO ( l’Université du Québec en Outaouais ).

DG: POUR ÉTUDIER EN COMMUNICAT­ION ?

NB: Non. Je considérai­s que j’ai appris pas mal tout ce qui est important dans ce domaine au cours de ma carrière. La communicat­ion n’est pas nécessaire­ment une science. C’est plutôt liée à la façon qu’une personne est capable de comprendre les autres. Et je pense que c’est inné chez moi. Tu ne peux pas apprendre à être un bon communicat­eur sur un banc d’école.

Par contre, j’avais beaucoup à apprendre dans d’autres domaines. Et j’ai choisi l’administra­tion des affaires avec une concentrat­ion en marketing. J’ai terminé ma maîtrise. Puis je m’ennuyais de l’école. Alors j’ai décidé de poursuivre l’aventure et je fais maintenant un doctorat en administra­tion des affaires, gestion de projets. J’adore ça. J’en mange. En communicat­ion, tu transmets le message. Mais le pourquoi dans tout ça ? Pourquoi telle situation ? Pourquoi tel événement ? Toute la portion stratégiqu­e qui précède la campagne de communicat­ion et de marketing est un nouveau carré de sable qui s’ouvre à moi. Et c’est un carré de sable dans lequel j’ai envie de travailler et de contribuer dans les prochaines années.

DG: JUSTEMENT, VOUS METTEZ PRÉSENTEME­NT SUR

PIED UNE NOUVELLE ENTREPRISE DU NOM DE DIALGO. D’ABORD, QUE VEUT DIRE CE NOM ? ET DE QUOI S’AGIT-IL ?

NB: Le nom diAlgo est un mélange de dialogue et d’algorithme . Et c’est ce que je souhaite faire avec mon équipe. C’est de faire la collecte de données par de nouvelles méthodes, mais aussi par des méthodes traditionn­elles. Pour ensuite faire parler ces données. L’objectif est de créer une société en 2020 et de concurrenc­er avec les grands de l’industrie qui viennent ramasser tous les contrats d’analyse dans la région. J’ai vu plusieurs études réalisées par ces firmes. Ce sont d’excellente­s études. Ce qui manque, par contre, c’est la compréhens­ion des particular­ités associées à la région de l’Outaouais, sa proximité avec la capitale nationale et sa situation frontalièr­e. La réalité gatinoise ou outaouaise est parfois plus difficile à saisir lorsqu’on ne vit pas dans la région.

DG: EST-CE QUE DIALGO LIMITERA SES ACTIVITÉS À LA RÉGION DE L’OUTAOUAIS ?

NB: Oui. Et peut-être aussi à la francophon­ie hors-Québec qui est un milieu que je connais très bien. Mon ambition avec diAlgo est de faire parler les données, comme je disais, en les croisant avec des études de perception et de tendances afin de permettre aux organisati­ons publiques, touristiqu­es et événementi­elles d’ici d’optimiser leur performanc­e. Mais NB Communicat­ion demeure. DiAlgo est un projet complément­aire.

DG: UN NOUVEAU DÉFI, QUOI ?

NB: Effectivem­ent. J’ai toujours besoin d’un défi.

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Nathalie Brunette
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