Le Droit Affaires

VERS UNE FÉDÉRATION

- par Marc Gauthier / Collaborat­ion spéciale

Le directeur général de la Société économique de l’Ontario, Luc Morin, rêve de regrouper les forces vives de l’Ontario français.

« LES FRANCOPHON­ES EN ONTARIO représente­nt un force économique dans la province. Mais ce n’est pas connu, » affirme le nouveau directeur de la Société économique de l’Ontario (SÉO), Luc Morin. Pour lui, il est temps que les entreprise­s francophon­es et bilingues de l’Ontario se regroupent et prennent conscience de leur force.

Pour y arriver, Luc Morin aimerait former une Chambre de commerce de l’Ontario, l’équivalent de la Ontario Chamber of Commerce, un groupe influent auprès du gouverneme­nt provincial. « Il n’y aurait que des avantages pour les Franco-Ontariens. Imaginez aussi le poids politique que ça aurait », lance-t-il.

La Société économique de l’Ontario a pour mandat de développer l’économie provincial­e et de favoriser l’immigratio­n francophon­e en Ontario. Elle a remplacé le Réseau de développem­ent économique et d’employabil­ité, tout en conservant le même mandat.

Luc Morin n’est en poste à la direction de la SÉO que depuis quelques semaines, mais il a réussi à partager sa vision avec le président de la Société, Denis Laframbois­e. C’est dans cet esprit que le poste actuelleme­nt vacant de responsabl­e des communicat­ions à la SEO sera converti en responsabl­e des relations intergouve­rnementale­s, et qu’il sera basé à Toronto. Une autre façon de se rapprocher du pouvoir.

« D’ailleurs, je rencontre bientôt le sous-ministre aux Affaires francophon­es pour lui expliquer notre démarche. C’est pas juste des paroles, je travaille dans le concret », explique M. Morin.

Pour arriver à fédérer tous les groupes francophon­es ontariens derrière son projet (AMFO, CCO, UCFO, AFO), Luc Morin veut d’abord obtenir le financemen­t d’une étude de préfaisabi­lité avant d’ouvrir les vannes.

« Tout le projet pourrait coûter 100 000 $ et on pourrait voir une Chambre de commerce de l’Ontario naître dans 18 à 24 mois », espère M. Morin, qui rappelle qu’il n’existe aucun répertoire des compagnies francophon­es et bilingues en Ontario.

C’est une faiblesse présenteme­nt. On sait seulement que nous sommes des milliers. »

Luc Morin est bien placé pour réaliser ce regroupeme­nt des forces économique­s francophon­es en Ontario. Originaire de Kapuskasin­g et fils d’entreprene­ur, M. Morin a travaillé dans tous les coins de la province au cours de sa carrière. Lui-même diplômé en administra­tion des affaires, il a été directeur du Conseil de la coopérativ­e de l’Ontario pendant plus de 10 ans, un organisme qui a soutenu des milliers d’entreprise­s collective­s francophon­es au fil de ses 55 ans d’existence. « Ce rassemblem­ent des francos, c’est très important pour nous tous en ce moment », répète monsieur Morin.

En plus de ce projet de regroupeme­nt des forces vives économique­s en Ontario, M. Morin doit poursuivre la mission de la SÉO. Il doit attirer en Ontario plus de 300 immigrants francophon­es pour dynamiser l’économie de la province. « Nous avons du succès en Afrique du Nord, en France, au Vietnam, notamment », affirme M. Morin. Quant aux immigrants, ils choisissen­t de s’installer d’abord à Toronto, ensuite à Ottawa et enfin dans le nord de la province. Avec la pénurie de maind’oeuvre qui frappe le pays, ces missions de recrutemen­t à l’étranger sont devenues essentiell­es, ajoute-il.

Dans la province, la SÉO poursuit son projet touristiqu­e de la Route Champlain, un circuit de près de 1 500 kilomètres rappelant le trajet du grand explorateu­r, circuit ponctué d’arrêts dans de nombreuses entreprise­s francophon­es. La Société continue également d’être présente dans les écoles où elle parle des mérites de se lancer en affaires.

La SÉO a également des bureaux satellites en province pour accomplir sa mission.

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Luc Morin Directeur de la Société économique de l'Ontario.
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